Les choses semblent prendre une toute autre tournure avec les dirigeants de la transition guinéenne. Après l’interdiction de sortie brandie contre des directeurs des affaires administratives et financières (DAAF), certains ministres se retrouvent dans le viseur du Palais Mohamed V.
Le N°1 de la junte, Colonel Mamadi Doumbouya serait en effet très fâché contre certains ministres soupçonnés de pratiques douteuses et d’enrichissement illicite. Les mêmes tares avancés pour justifier l’éviction d’Alpha Condé du pouvoir il y a deux ans.
Les informations rapportées par des sources proches de la junte indiquent que le locataire du Palais Mohamed V aurait décidé de confisquer les passeports de certains de ses ministres. On ignore les chefs de départements concernés par cette mesure conservatoire dont l’ultime but est de les empêcher de prendre le large.
L’étau semble donc se resserrer sur certains ministres. Il faut dire qu’il ne saurait en être autrement pour ces hauts dignitaires de la transition, ordonnateurs des dépenses controversées de leurs institutions. Si leurs DAAF qui sont que de simples exécutants sont indexés, qui sont-ils, eux, les vrais décideurs pour ne pas être questionner ? Il est tout à fait dans l’ordre normal des choses de demander des comptes à ces ministres et présidents d’institutions républicaines qui mènent désormais une vie de pacha au vu et au su de tout le monde.
Par la confiscation des passeports diplomatiques, Doumbouya semble démontrer qu’il reste le véritable maître de la situation. Lui qui passe depuis quelques mois pour un homme impuissant face à la machine de la mauvaise gouvernance et de la gabegie financière remise en marche par ses principaux collaborateurs.
Elie Camara