Le rapport d’enquête du réseau d’Afro baromètre publié le vendredi sur plusieurs sujets en Guinée, notamment celui lié aux partis politiques suscite déjà des réactions chez certains observateurs. C’est le cas de Alhousseine Makanera Kaké qui a, au cours de sa sortie médiatique ce samedi rejeté ledit rapport. Selon Afro baromètre seulement 17 % des Guinéens font confiance à l’opposition en cette période de transition. L’ancien président du mouvement Ndimboré prouve le contraire.
« Quand je prends les résultats obtenus, je suis déçu. D’abord lorsqu’on dit que les partis politiques de l’opposition ont 17% de confiance de la part de la population alors que dans cette transition il n’y a ni parti au pouvoir ni de partis de l’opposition c’est la première déception. La seconde, c’est le pourcentage. Dans un pays où les Guinéens participent à environ 80% au vote, on dit les gens n’ont pas confiance aux partis. Quand on sait qu’au Nigeria l’élection qui vient de passer tout de suite là, celui qui est passé sur 93 millions inscrits il n’a même pas eu 9 millions de voix. Quand on fait le calcul, c’est autour de 9% des suffrages exprimés quand vous prenez tout le pays. Comment maintenant expliquer que 80% des Guinéens inscrits vont voter pour les partis politiques et qu’ils n’ont pas confiance à ces partis politiques, ça c’est une déception. Vous savez quand les faits et les dits se contredisent on prend les faits, et ça aussi c’est une autre déception », a fustigé le président du parti FND.
Selon le même rapport d’enquête, il est mentionné que seulement 11% des Guinéens qui s’identifient à leurs groupes ethniques tandis que 68% se reconnaissent Guinéens tout simplement. L’ancien député dément ce rapport. Il qualifie d’ailleurs de « bidon » d’où son invitation à Afro baromètre de mener les enquêtes sur d’autres secteurs en Guinée. Makanera explique.
« L’intellectuel ne dit pas que c’est faux mais cette fois-ci je dis c’est faux. Quand on dit que les Guinéens ne se reconnaissent plus sur l’identité nationale que dans les ethnies et au même moment on a 90 % des votes en faveur de son ethnie alors dites moi comment cela va s’expliquer ? Prenez tous les résultats des élections en Guinée depuis 1993 jusqu’à nos jours les Guinéens votent 90% en moyenne en faveur de son ethnie et on dit qu’on ne considère pas l’ethnie. Quand on doit présenter un travail nous les intellectuels on doit faire attention.
D’abord on ne peut pas opposer l’ethnie à la nation, parce que la nation est formée de l’ensemble des ethnies. C’est comme si on dit qu’on va opposer le bâtiment à son soubassement. On ne peut parler de nation sans ethnie,tu ne peux pas te reconnaître dans une nation quand tu ne reconnais pas ton ethnie, c’est un faux débat. Est-ce que vous avez vu quelqu’un en Guinée qui a un nom mais qui n’a pas de prénom ? Même l’installation de la population dans les différents quartiers, dans les marchés tout est à base ethnique. Il faut mener des enquêtes pour lutter contre cette réalité. Quelqu’un vous présente des études bidons comme ça. Moi je pense que l’effort à fournir aujourd’hui c’est comment atténuer ça. Ce n’est pas de dire que cela n’existe pas. On ne peut pas faire tomber la température en cassant le thermomètre…», a déclaré Alhousseine Makanera Kaké.
L’autre partie qui a fait sourire Makanera Kaké, c’est lorsqu’il a vu dans ledit rapport que près de la moitié (46%) des Guinéens expriment leur confiance au Président de la transition alors que seulement 17% font confiance aux partis politiques. « J’ai lu mais je n’ai même pas vu l’objectif pour lequel ces enquêtes ont été menées. Parce qu’on parle de la démocratie mais quand on regarde, la seule personne en qui tout le monde a confiance c’est celui qui est venu au pouvoir par les armes et je crois que ça, c’est contraire à la démocratie », a-t-il indiqué au micro de nos confrères de Mediaguinee.
Djely Mamadou Kouyaté
628 38 09 89