Au moins 12 civils et six soldats ont été tués samedi lors de deux attaques de djihadistes présumés dans le nord et l’est du Burkina Faso, a appris dimanche l’AFP de sources locales et sécuritaires.
« Samedi après-midi, des hommes armés ont attaqué Bani » , une localité située à environ 40 km de Dori dans la région du Sahel (nord), a déclaré un habitant et « on déplore 12 morts selon le premier bilan » , un autre témoin parlant de « 13 morts » .
Une source sécuritaire a confirmé l’attaque en évoquant « un lourd bilan » , sans donner de chiffre.
Le premier habitant a précisé que les hommes armés « ont ciblé le commissariat de police, la mairie et une école » . « Des concessions (habitations) et une mosquée ont été touchées par les tirs des assaillants avant la riposte de forces de défense et de sécurité » , a-t-il ajouté.
Le second a lui indiqué que « ce sont des hommes à moto, qui ont attaqué la ville. Ils ont attaqué plusieurs cibles » . « Ce bilan risque de s’alourdir, car on a des portés disparus et des blessés » , a-t-il ajouté.
La source sécuritaire a confirmé qu’il y avait « des cas de personnes portées disparues, mais on continue les recherches » . « Plusieurs individus armés ont également été neutralisés dans la riposte et la traque qui a suivi » , a-t-elle affirmé.
Le même jour dans la région de l’Est, six soldats ont été tués dans l’explosion d’un engin explosif improvisé, selon deux sources sécuritaires.
« Des éléments du détachement militaire de Diapaga effectuaient une mission de patrouille » lorsque leur véhicule « a sauté sur une mine sur l’axe Diapaga-Partiaga » , a précisé l’une d’elles.
Les attaques attribuées à des djihadistes présumés ne cessent de se multiplier au Burkina. Cette semaine, ce sont au moins 45 personnes, civils et militaires, qui sont mortes dans des attaques ou à la suite d’enlèvements.
Lundi, dix gendarmes et deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) stationnés dans la localité de Falagountou , dans la région du Sahel (nord), ont été tués lors d’ « une attaque terroriste » , selon l’armée.
Le même jour, 15 personnes ont été retrouvées mortes, dans le sud-ouest du pays, près de la Côte d’Ivoire , après avoir été enlevées la veille par des djihadistes présumés.
Le Burkina Faso , théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans la spirale de la violence djihadiste apparue au Mali quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de ses frontières.
Les attaques des groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique y ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Ces groupes occupent environ 40% du territoire burkinabè.
Le capitaine Ibrahim Traoré , président de transition issu d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre 2022 – le deuxième en huit mois – s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».
AFP