
L’ancien président de la transition, Moussa Dadis Camara a été incarcéré mardi à Conakry, à la veille du procès des auteurs présumés du massacre d’opposants le 28 septembre 2009 dans un stade de la capitale guinéenne.
M. Camara qui était en exile au burkina Faso après les faits est rentré en Guinée la semaine dernière.
Il a été placé en détention en compagnie de quelques-uns de ses proches et membres de la junte qui dirigeait la Guinée après la mort de Lansana Conté. Les colonels Moussa Tiégboro Camara (chargé de la lutte anti-drogue) et Claude Pivi alias Coplan (ministre chargé de la sécurité présidentielle) au moment du massacre sont aussi incarcérés à la Maison centrale de Conakry.
L’arrestation des anciens dignitaires du CNDD, la junte qui a dirigé la Guinée de décembre 2008 à décembre 2010 intervient à la veille de l’ouverture du procès des évènements du 28 septembre 2009.
Ce jour, alors que plusieurs centaines de manifestants répondent à l’appel de l’opposition pour exiger que le chef de la junte militaire renonce à son projet de candidature à l’élection présidentielle, des militaires tirent sur des protestataires.
Une commission des Nations unies a fait état de 157 morts, plus de cent femmes violées et des centaines de blessés.
Les violences du 28 septembre 2009 et jours suivants avaient plongé la Guinée dans une profonde crise.
Moussa Dadis Camara qui tentait de convaincre le chef de sa garde, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba de répondre à la convocation des enquêteurs a échappé à une tentative d’assassinat perpétrée par ce dernier. Après des soins médicaux au Maroc, il est contraint à l’exil au Burkina Faso et écarté définitivement du pouvoir. Monsieur Diakité est en détention à la Maison centrale de Conakry depuis plusieurs mois pour son geste.
Les avocats de Moussa Dadis Camara ont dit qu’il est rentré en Guinée pour défendre son honneur.
Nous ignorons la suite qu’ils comptent réserver à la procédure.
Fanta Bah