Le président de la transition a procédé jeudi 4 novembre à la nomination d’Ibrahima Abé Sylla comme ministre de l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures. Un département somme toute costaud pour un ministre qui a pourtant entériné, à sa manière, le troisième mandat du président déchu.
Le chef de la junte, Colonel Mamadi Doumbouya, présente dans son décret Ibrahima Abe Sylla comme Directeur général de la société Advanced Integrated System (AIS).
Monsieur Sylla, il est vrai, a plusieurs cordes à son arc. Président du parti Nouvelle Génération pour la République (NGR), il fait partie de ces leaders politiques qui ont affronté le président Condé à toutes les échéances électorales de ces dix dernières années.
Son engagement politique a pris une tournure controversée en mars 2020 quand il a pris la décision de présenter son parti aux élections législatives et référendaires qui ont balisé le chemin d’un troisième mandat pour Alpha Condé. Devenu député à l’issue de ce scrutin, Abe Sylla n’a daigné démissionner. Il restera membre du parlement jusqu’à la dissolution de celle-ci après le coup de force du 5 septembre.
Aussi, l’homme avait continué sa démarche politique en présentant sa candidature à la présidentielle d’octobre remporté par l’ancien président, devenant ainsi un acteur qui a légitimé la présidence à vis pour Condé.
Dès lors, sa nomination est perçue comme le maintien aux affaires d’un homme ayant contribué à consolider et à légitimer le pouvoir controversé et illégitime d’Alpha Condé.
Un recyclage parfaitement réussi quand on sait que le chef du CNRD avait promis d’écarter tous ceux qui ont contribuer à la déliquescence de la République.
Mamady Fofana