L’Agence nationale de la sécurité sanitaire de Guinée a annoncé cette semaine son intention de réduire le personnel médical impliqué dans la lutte contre le Coronavirus. La décision est motivée, précise l’ANSS, par la « diminution considérable » du nombre de cas et de décès. De quoi susciter des interrogations au sein de l’opinion nationale.
La décision de l’agence étatique entre en vigueur à compter du 1er octobre. Dans une note les dirigeants de l’institution remercient les acteurs à tous les niveaux pour les résultats obtenus jusqu’à ce jour dans la riposte contre la pandémie. Ils préviennent toutefois qu’ils leur feront appel en cas de toute nouvelle flambée de la maladie.
Cette décision qui constitue à priori une bonne nouvelle suscite cependant des questions. « Qu’est-ce qui explique ce revirement de l’agence qui appelait pourtant il y a quelques semaines, sous Alpha Condé, à une flambée inquiétante du nombre de cas de Covid-19 ? », s’interroge Mohamed Camara. « Pourquoi c’est seulement après deux semaines de l’arrivée des militaires que l’ANSS constate la baisse? », ajoute un autre citoyen que nous avons rencontré à Kaloum.
Il y a quelques jours, avant le coup d’Etat qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre, l’agence s’était montrée en effet alarmiste face à la saturation des centres de traitement. Elle avait également appelé au respect des mesures préventives pour ralentir la progression de la pandémie.
La décision relative à la fermeture de quelques centres fait dire aux pessimistes qu’un business lucratif était entretenu autour du Coronavirus en Guinée. Et que l’arrivée de la junte militaire n’est plus de nature à favoriser les affaires autour de la maladie.
Mamady Fofana