dimanche , 1 octobre 2023

MPDG : l’exercice de la démocratie participative en marche

Le Mouvement Populaire Démocratique de Guinée (MPDG), parti de l’ancien ministre Siaka Barry ne prendra pas part à la présidentielle d’octobre prochain.

L’annonce a été faite officiellement mardi 8 septembre dernier  lors d’une conférence de presse tenue à Conakry. La même nouvelle a été confirmée par le premier responsable du parti, le jeune leader révolutionnaire Siaka Barry, lors d’un entretien téléphonique de quelques minutes avec la rédaction de Kaloumprese.com.

Par la même occasion, le parti s’abstient d’accompagner le RPG-Arc-en-ciel du candidat président Alpha Condé, qui avait en personne sollicité de son  »fils » Siaka Barry qu’il s’allie à la mouvance présidentielle à l’occasion de cette joute électorale.

En s’abstenant de toute participation au sprint électoral, de même qu’en déclinant poliment une alliance électorale avec le RPG Arc-en-ciel, Siaka Barry et son bureau politique n’ont fait que traduire dans les faits la volonté de leurs militants interrogés à la base.


Pour rappel, le MPDG avait sollicité le week-end dernier de ses militants, qu’ils se prononcent en toute transparence sur deux questions essentielles à avoir : Devons-nous prendre part à l’élection présidentielle ? Et devons-nous accepter les propositions d’alliance faites ça et là ?

En présence de milliers de militants rassemblés, c’est par dizaines que les jeunes et femmes représentant les sections du parti se sont succédé à la tribune pour s’opposer à toute idée de participation du parti à la présidentielle d’octobre prochain.

Dans une démarche d’expression démocratique totalement transparent, les intervenants ont sans aucune forme de pression, exprimé leur volonté de toute abstention.

Les argumentations avancées par les uns et les autres convergeaient à l’idée que pour cette élection, les ‘’dés étaient déjà pipés’’ en faveur du RPG d’Alpha Condé.

Mieux, une participation à la présidentielle trahirait le sens du combat commun contre une troisième candidature du Pr Alpha Condé, qui n’est à leurs yeux qu’une confiscation du pouvoir contre la volonté de tous les Guinéens épris de paix et de justice.

« Partis égoïstes et opportunistes »

Pour autant, l’ancien ministre et leader du Mouvement Populaire Démocratique de Guinée, Siaka Barry, ne cache pas son  »indignation » face à la décision de certains partis tels l’UFDG de Cellou Dalein Diallo d’aller à la présidentielle. Rappelons par ailleurs que le parti de l’ancien Premier ministre Dalein Diallo a non seulement boudé les législatives de mars dernier, mais il a demandé à ses militants de ne pas prendre part au référendum dont la résultante devait permettre à l’octogénaire président de de briguer un troisième mandat. Pire, des consignes claires n’avaient pas été données aux militants du parti de se faire recenser en masse sur le fichier électoral.

C’est bien fort de tous ces arguments susmentionnés que pour Siaka et ses collègues, la décision de l’UFDG de candidater est d’autant surprenante que ses responsables sont bel et bien conscients de leur perte avant même le scrutin.

 »Aujourd’hui, au moment où la vraie bataille pour contrer le 3e mandat devrait normalement gagner en ampleur et en intensité, certains partis politiques dits « majeurs »  (notamment l’UFDG d’El Hadj Cellou Dalein Diallo), dans un calcul opportuniste et égoïste, viennent d’asséner le coup de grâce au FNDC », a martelé Barry, député élu sous la bannière du MPDG. 

Pour lui, cela n’est,  ni plus ni moins que « le reniement à toutes les valeurs qui ont fondé ce combat, (celui du FNDC, ndlr) à travers leur cautionnement d’un scrutin inique, qui légitimera le 3è mandat du Président Alpha Condé, et validera enfin la nouvelle constitution de 2020 ». 

Qualifiant cette démarche « d’égoïste » après avoir exposé « inutilement aux forces meurtrières la vie de dizaines de jeunes gens », l’ancien ministre considère comme perdue d’avance la candidature de l’UFDG à la présidentielle du 18 octobre.

Alpha Camara