mardi , 28 novembre 2023

Bénin : Talon veut mettre fin aux évacuations sanitaires qui ne profitent qu’aux riches

S’il existe une injustice qu’entend rectifier le président béninois Patrice Talon, c’est bien sûr celle de ces évacuations sanitaires au profit des cadres supérieurs et personnes proches du pouvoir, au détriment du citoyen lambda et des maigres deniers publics de son pays.

Une pratique honteuse et irresponsable qui a pourtant pignon sur rue sous nos tropiques.

Presque la quasi-totalité de nos dirigeants africains, si ce ne sont leurs parents proches, connaissances, courtisans, maitresses et parents de ces dernières sont soignés chaque année à l’extérieur, pour l’essentiel dans les pays européens.

Las de cette situation qui ne fait pas honneur à son pays et qui coûte à l’économie béninoise chaque année des dizaines de milliards de CFA (plusieurs centaines de millions d’euros), le locataire du palais de la Marina compte engager d’importantes réformes dans le système sanitaire.

« Ceux qu’on envoie se faire soigner en Afrique du Sud, au Maroc, en France ce sont (…) les ministres, les parents du président, les amis du président, les amis des amis de mes amis, les parents de mes parents, le président demande de les évacuer etc. » se désole Talon.

Et de poursuivre que « Celui qui dans son village ne connait personne n’est pas proche du pouvoir n’a pas de chance d’être évacué ».

« On dépense des dizaines de milliards pour l’évacuation sanitaire pour quelques personnes (…) On va améliorer les soins de santé (Ndlr ici au Bénin). Il y a des gens pour défaut de 1000 francs CFA (moins de 2 euros) vont mourir pendant ce temps on dépense 10, 20 ou 100 millions de francs CFA (152 000 euros) pour soulager la douleur de certaines personnes qu’on envoie en France, aux Etats Unis » a condamné le président béninois.

Expliquant qu’il ne peut rester insensible face à une telle injustice, le business man devenu chef d’Etat a promis d’engager de grandes réformes sanitaires pour que les béninois y compris les ministres puissent se soigner chez eux au Bénin.

Didier Zogbélémou Togba