
Le président guinéen Alpha Condé se rend ce samedi 8 février à Addis-Abeba. Le chef de l’état guinéen va dans la capitale éthiopienne pour participer au 33è Sommet de l’union africaine qui se déroule cette année sur le thème : « Faire taire les armes, créer des conditions propices au développement de l’Afrique ».
Cette rencontre se déroule dans un contexte particulièrement difficile pour le président guinéen, décrié dans son pays par l’opposition qui lui reproche de vouloir tripatouiller la Constitution pour s’offrir un mandat de plus.
Les manifestations du Front national pour la défense de la Constitution ont été réprimées par les forces de sécurité, faisant un bilan macabre de 28 morts depuis leur début en octobre.
Ces assises se déroulent aussi pendant qu’au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de nombreuses voient et non des moindres, fustigent désormais l’attitude des présidents qui veulent s’octroyer une présidence à vie. Parmi lesquels est cité désormais un certain Alpha Condé.
Vendredi, le Secrétaire d’Etat américain Michael R. Pompeo a signifié que la violence, la répression et l’intimidation politique n’ont pas leur place dans une démocratie. « Comme je l’ai signifié au Président Condé en septembre 2019 lors de sa visite à Washington, les Etats-Unis soutiennent fortement les transitions régulières et démocratiques du pouvoir », a-t-il dit.
C’est dans cette contexte de pression que le président guinéen se rend à Addis où, de l’avis de plusieurs observateurs, certains de ses homologues n’hésiteront pas à tenter de le ramener à la raison. Lui qui revendique 40 années de lutte pour l’instauration de la démocratie en Guinée. Et qui veut organiser les législatives et les consultations référendaires le 1er mars, sans sa principale opposition.
Mais Alpha Condé sait aussi pertinemment que ce Sommet pourrait être son dernier en tant que Chef d’Etat si l’élection présidentielle attendue cette année déroule sans lui.
Avant de se rendre à Addis-Abeba, il a signé le décret annonçant le début de la campagne électorale pour le référendum. Va-t-il changer d’opinion et céder à la pression au sein de l’Union africaine à la dernière minute ? C’est tout le souhait du FNDC et de l’opposition.
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