
Les institutions monétaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sont en conclave depuis ce vendredi 16 août, à Conakry. Elles vont passer en revue les critères de convergence des pays membres, de la ZMAO, dans la perspective du lancement de la monnaie unique « Eco ».
A moins de quatre mois de 2020, échéance choisie pour le lancement de la monnaie commune de la CEDEAO, les échanges de haut niveau se poursuivent sur les prérequis.
A Conakry, se déroule depuis ce matin, la 35è Réunion conjointe ordinaire du Comité des Affaires économiques et monétaires et du Comité des Opérations et de l’Administration de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO). Ces assises se déroulent concomitamment avec celles de la 34è Réunion du Collège des superviseurs bancaires de la ZMAO.
Durant une semaine les échangent vont porter essentiellement sur l’évaluation du niveau de performance des États à respecter les critères de convergence, comme l’a recommandé en juin dernier, à Abuja, la conférence des Chefs d’États et de gouvernements.
Comme a tenu à rappeler Momodou Bamba SAHO, directeur général de l’AMAO, les critères de convergence imposent à chaque pays un déficit budgétaire inférieur ou égal à 3%, un niveau de financement de l’État par la Banque centrale ne dépassant pas 10% PIB. Ils exigent en outre, a-t-il relevé, une inflation à un chiffre et un niveau des réserves de change couvrant trois mois d’importation ou plus.

En attendant la fin des travaux et les recommandations qui en résulteront, la Commission de la CEDEAO se dit à la fois satisfaite de la qualité du travail effectué jusque-là et de la performance enregistrée dans le cadre des critères de convergence.
Elle encourage les pays à redoubler d’efforts afin d’atteindre les objectifs visés.
« Le délai de 2020 pour l’établissement de la monnaie unique de la CEDEAO est dans quelque mois. L’attente est très pressante dans la communauté. Cela signifie que nous devons doubler nos efforts pour mettre en place toutes les structures et institutions clés nécessaires », a fait savoir Essien Abdel Essien, Directeur de la surveillance multilatérale de la commission de la CEDEAO.
La CEDEAO nourrit l’espoir que les discussions en cours dans la capitale guinéenne balisent le chemin pour une analyse concrète et objective du délai de 2020 fixé pour l’entrée en vigueur de la monnaie Eco.
« Vos délibérations seront très importantes dans la perspective de 2020 », a dit Essien.
La Guinée espère que les recommandations issues de ces deux réunions, lesquelles seront soumises aux Comité des gouverneurs des banques centrales, permettront au continent africain de tirer pleinement profit du contexte économique international actuel.
« Nous devons nous convaincre que le succès de la Zone de libre-échange continental repose sur celui de l’intégration des communautés économiques régionales africaines. Dans notre région, nous nous réjouissons de l’engagement historique des chefs d’état d’aller vers la monnaie uniuque de la CEDEAO », a fait savoir le Premier vice-gouverneur de la Banque centrale de Guinée Nianga Komata Goumou.

Quoiqu’il en soit, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest semble avoir opté pour une approche graduelle qui devrait permettre aux pays ayant atteint les critères de convergence d’adhérer directement à la zone monétaire sous-régionale. Le lancement de la monnaie sera-t-elle effective en 2020? Rien n’est sur pour l’instant. La décision relative à ce processus devrait intervenir d’ici la fin de l’année.
En attendant, les travaux au cours des prochains mois seront focalisés sur la décision de L’État hôte de la Banque centrale de la CEDEAO, de même que l’élaboration des statuts de la banque centrale commune.
Par Elie Camara