
Attitude surréaliste ! Décédé le samedi 27 juillet, à Conakry, des suites de maladies, Kèlèfa Sall, ancien président de la Cour constitutionnelle sera inhumé mardi 30 juillet sans aucun hommage officiel de la Nation.
Peut-on en vouloir quelqu’un même étant mort ? La question a tout son pesant d’or. Tant l’indifférence de la Présidence de la République de Guinée et tout le gouvernement, est perceptible après la disparition du magistrat.
Depuis l’annonce de la mort de M. Sall, la Présidence de la République, pourtant très prompte à réagir aux nouvelles semblables quand il s’agit d’éminentes personnalités guinéennes et internationales, s’est muée dans un silence de cimetière. Pas une seule déclaration officielle.
Du côté du gouvernement, à part un petit tweet du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana dans lequel le chef du gouvernement affiche sa « tristesse » et présente ses condoléances à la famille du défunt, ses amis, proches, collègues et au peuple de Guinée, c’est aussi le même silence assourdissant. Pas de réaction officielle.
Celui qui, en 2015, avait mis en garde le président Alpha Condé, alors au l’aube de son second et dernier mandat à la tête de la Guinée, de » succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes », avait-il donc franchi le rubicond au point de pas bénéficié de la reconnaissance de l’Etat ?
En tout cas, en l’absence d’un engagement du pouvoir, la famille et quelques proches de Kèlèfa Sall, évincé de la présidence de la Cour constitutionnelle dans des conditions rocambolesques en septembre 2018, ont fini par prendre leur responsabilité. En prévoyant d’organiser, ce mardi, des cérémonies funèbres très sobres, à la hauteur sans doute de leurs moyens. Lesquelles cérémonies seront marquées par la levée du corps à l’hôpital Sino-guinéen à 10h, la prière à la mosquée Kébéya à Colèyah à 14h suivie de l’enterrement au cimetière de Cameroun. Sauf changement de dernière minute.
Focus de Kaloumpresse.com
