
Le gouvernement guinéen a signé lundi un accord de cofinancement avec la Banque mondiale et l’Agence Française de Développement visant à améliorer la desserte en électricité en Guinée.
L’accord est composé d’un prêt de 50 millions de dollars de IDA, l’institution de la Banque mondiale qui accord des prêt concessionnels et des dons à des pays pauvres, et 50 millions d’euros de l’AFD.
Ce financement va aider à réhabiliter et à étendre les réseaux électriques de Conakry et les villes Coyah, Dubréka, Forécariah et Kindia. Il va également permettre l’électrification de localités rurales isolées définies au préalable par l’Agence Guinéenne d’Électrification Rurale.
A la cérémonie de signature des accords, l’ambassadeur de France en Guinée, Jean-Marc Grosgurin, a souligné que 701 000 personnes bénéficieront de raccordement électrique dont 24 000 en milieu rural isolé.
En accordant ce prêt, la France entend apporter son expertise et les moyens nécessaires devant permettre à la Guinée d’atteindre un taux d’électrification élevé.
Cette ambition, selon le diplomate français, se justifie par le fait que le taux d’accès à l’électricité était de 29% en 2017, et 18% si l’on retranche les branchements illégaux, alors qu’au même moment les zones rurales ne sont desservies qu’à hauteur de 2%. Et ce, en dépit de gros efforts consentis dans le domaine énergétique avec la constructions du barrage Kaléta.
« En 2020, le barrage de Souapiti, actuellement en construction, permettra de garantir une production électrique en période d’étiage. En complément, des centrales hydroélectriques de plus petite envergure sont en projet. En particulier, deux centrales de 11 MW chacune en Guinée forestière et en Haute Guinée font actuellement l’objet d’études de faisabilité financées par l’AFD et l’Union Européenne. Cette stratégie volontariste devrait permettre de fournir un accès à l quasi-totalité de la population guinéenne d’ici 2030. Le défi est donc désormais d’améliorer significativement l’accès de l’ensemble de la population guinéenne à l’électricité », a fait savoir l’ambassadeur Français.
La Banque mondiale a précisé pour sa part que la moitié des 50 millions de dollars accordés constitue un don.
D’après son Représentant Résident Rachidi Radji ce financement marque la concrétisation des promesses faites par la Banque mondiale lors de la réunion des bailleurs de fonds tenue à Paris en novembre 2017 d’apporter des appuis financiers et techniques importants à la mise en œuvre PNDES.
« Le présent projet vise à appuyer l’exécution du programme national d’amélioration de l’accès à l’électricité à moindre coût 2016-2020, qui a un objectif de doubler le taux légal d’accès à l’électricité de 18.1% à 36%, en 2020 », a-t-il relevé.
Le ministre de l’Économie et des Finances Mamadi Camara a rassuré que les fonds sont octroyés à des conditions financières concessionnelles.
Il a salué au nom du gouvernement l’engagement de la Banque mondiale et de l’AFD pour la mobilisation des ressources pour l’amélioration de l’accès à l’électricité en Guinée.
Le ministre des Finances a rappelé que les deux prêts seront investis pour renforcer les capacités du réseau de distribution, accroitre les capacités de transformation et de transport du réseau électrique et accroitre également le nombre de localités électrifiées via des mini-réseaux solaires et diésels.
Les accords ont été paraphés en présence de la ministre du Plan et du Développement Économique Hadja Mama Kany Diallo et de son collègue en charge de l’Energie et de l’Hydraulique Cheick Taliby Sylla.
Par Ougna Elie Camara



