
L’affaire est rocambolesque et digne d’un film hollywoodien. Tout éclate en 2016. Cette année là, le comptable de la structure sanitaire, Almamy Youssouf Coumbassa, est mis aux arrêts. Renseignements pris, il lui est reproché d’avoir dérobé la coquette somme de 1,3 milliard de francs guinéens.
A l’ouverture de son procès ce mardi 8 mai, comme le rapporte Guineematin.com, l’inculpé a naturellement balayé d’un revers de main toutes ces accusations. « J’étais dans mon lit de malade quand Dr Awada est allé me chercher pour me dire que des inspecteurs voulaient me voir pour des explications. On est venu au bureau de la DAAF où on m’a posé des questions sur les subventions de l’hôpital dont le compte est domicilié à la banque centrale. Je leur ai dit que je n’en savais rien », a-t-il relaté. « On m’a fait signer un document que la DAAF est allée remettre à l’inspecteur d’Etat », a-t-il ajouté.
Selon M. Coumbassa, le décaissement des fonds à Ignace Deen obeit au principe de la double signature. « C’est une double signature qu’il faut pour qu’un retrait soit effectué. C’est le DG et moi qui avons la possibilité de le faire. Personnellement, je n’ai pas décaissé ce montant dont on parle », s’est-il défendu.
Dans sa défense, l’accusé a plutôt livré d’autres secrets. Il a dit avoir respectivement décaissé, en complicité avec son directeur général Dr Awada, 165 millions et 172 millions de francs guinéens qu’ils se sont partagé au niveau du pool financier. « Nous avons pris 70 millions de francs que nous avons donnés à l’inspecteur Séverin Kourouma, pour couvrir les deux premiers montants », a révélé l’accusé.
Invité à s’exprimer en qualité de témoin, le directeur de l’hôpital Dr Mohamed Awada a accusé le prévenu d’avoir aussi détourné les recettes de l’hôpital variant entre 130 et 160 millions par mois.
Le tribunal a décidé d’entendre l’inspecteur d’Etat, Sévérin Kourouma, la caissière de l’hôpital la responsable du contrôle financier au cours de la prochaine audience.
Par O. Elie Camara