
En intervenant ce lundi sur Espace Fm Guinée, M. Diallo qui est par ailleurs journaliste et patron du groupe de presse Lynx-Lance, s’est voulu clair et précis. Le dernier classement de la Guinée par RSF décrié par le président Alpha Condé et la Haute Autorité de la Communication est bien mérité.
« La Guinée aurait dégringolé beaucoup plus, RSF a été clément », a-t-il déclaré, réaffirmant son soutien à l’organisation de défense des journalistes.
Au cours d’une rencontre avec des journalistes guinéens le 3 mai dernier, le président Alpha Condé avait accusé la presse guinéenne d’être à l’origine du mauvais classement de son pays.
« Vous êtes responsables de ce classement », avait-il lancé. « Aucun journaliste n’a été encore arrêté par le gouvernement alors que dans certains pays comme la Mauritanie, je vois que des journalistes sont arrêtés. Pourquoi ceux-ci sont classés 54è et nous 104è? C’est parce que vous présentez une image de la presse en Guinée qui ne correspond pas à la réalité ».
La Haute Autorité de la Communication n’avait pas manqué de signaler son étonnement face à ce même classement. Rappelant qu’aucun journaliste n’a été arrêté ou emprisonné en Guinée ces dernières années malgré de nombreux dérapages enregistrés, avait demandé à « Reporters Sans Frontières de mieux s’informer sur la réalité des médias guinéens en prenant contact avec tous les acteurs concernés : gouvernement, organe de régulation, société civile, associations de presse ».
Pour Souleymane Diallo qui dit s’exprimer en son nom personnel, il faut arrêter de raconter des « balivernes » quand on fait allusion au fait qu’aucun journaliste n’a été interpellé en Guinée ces derniers temps.
« La menace d’enfermer les journalistes (s’ils accordent des interviews au syndicalistes Aboubacar Soumah, NDLR) et la fermetures de radios sont les principales causes de cette dégringolade », a pointé du doigt M. Diallo. « La presse guinéenne fait ce qu’elle peut dans des conditions extrêmement difficiles. »
Par O. Elie Camara