
La scène s’est déroulée lors de la rencontre hebdomadaire du principal parti de l’opposition UFDG, dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Gassama Diaby connu pour son franc-parler tentait, comme il venait de le faire quelques heures plus tôt au siège du Rpg Arc-en-ciel, le parti au pouvoir, de mettre en garde »toutes personnes, qui qu’elles soient, contre des propos et actes haineux susceptibles de conduire le pays au drame », menaçant de dresser un liste qu’il mettra à la disposition de la CPI pour d’éventuelles poursuites.
Cette mise en garde n’a semble-t-il pas été du goût des militants de l’UFDG qui n’ont pas hésité à le faire savoir à leur hôte par des cris et huées.
Il a quand même fallu l’intervention de leur champion El Hadj Cellou Dalein Diallo pour tempérer les ardeurs, et permettre à l’orateur d’aller au bout de ses idées.
»Demain Gassama ne sera pas là. La vie humaine appartient à Dieu. De toute ma vie, je n’ai jamais défendu l’injustice. Je défends la République de Guinée, la nation guinéenne » a expliqué le ministre de l’Unité et de la citoyenneté.
Après avoir rappelé qu’il ne défendait aucun camp, sinon que celui des intérêts de la Guinée, Gassama, a déclaré qu’à compter d’aujourd’hui, »nous ferons un fichier de tous ceux qui, de Conakry à Yomou, feront des appels à la haine, la violence, la discrimination pour les transmettre à la CPI’’.
La Guinée connait de récurrentes crises sociales, entrainant des meurtres et destructions de biens public et privés.
La ligne rouge a été franchie il y a quelques jours, quand 5 nourrissons ont été tuées dans un incendie criminel à Kalinko dans la préfecture de Dinguiraye, suite à des contestations électorales entre militants du parti au pouvoir RPG Arc-en-ciel et le principal parti d’opposition UFDG.
Une mission de la Cour pénale internationale en séjour de travail en Guinée dans le cadre du dossier du 28 septembre de 2008, où 150 opposants ont été tués dans le stade du même nom, ont profité de l’occasion pour mettre en garde contre tous actes pouvant entrainer le pays dans des situations aux »conséquences absolument dramatiques »
»Il est absolument indispensable que chacun fasse preuve de retenue et garde bien à l’esprit que le bureau du procureur garde un œil sur ce qui se passe. Parce que les violences électorales et postélectorales, nous avons vu dans d’autres pays peuvent aboutir à des conséquences absolument dramatiques », a prévenu Emeric Roger Chef de section de l’analyse des situations de la CPI, qui a invité les uns et les autres à recourir aux voies légales de contestations.
Alpha Camara
Gatineau, Canada