
S’exprimant devant des journalistes pendant une conférence de presse, le chef de l’Etat a d’abord rappelé que le secteur de bauxite en Guinée connait plusieurs compagnies étrangères. Des sociétés appartenant à des russes, des américains, des émiratis, des indiens et des britanniques, entre autres.
Mais la différence, a-t-il relevé dans ses propos, c’est que les revenus générés des accords avec ces compagnies sont reversés directement dans les caisses de l’Etat. Par contre, a souligné Alpha Condé, les royalties issus de l’accord cadre signé avec la Chine seront consacrés au remboursement des financements des infrastructures.
« Nous n’avons pas hypothéqué nos mines », a assuré le président Condé. « Je n’ai jamais aimé le troc argent contre mines », a-t-il ajouté.
Il faut rappeler que l’accord cadre auquel il fait allusion prévoit notamment des investissements de l’ordre de 20 milliards de dollars dans des infrastructures en Guinée sur une période de 20 ans (2017-2037). En contrepartie, l’Etat guinéen s’engage à octroyer des gisements de bauxite aux partenaires chinois.
Selon Alpha Condé, ce sera la première fois pendant 20 ans que la Guinée dispose de fonds nécessaires pour la réalisation de ses routes, chemins de fer, port et universités.
Il a réaffirmé sa détermination à ne « bazarder » les ressources minières de la Guinée. Pour autant, a-t-il précisé, « je ne permettrai que les ressources restent sous terre ».
« Leader mondial de bauxite »
En signant cet accord de prêt avec la Chine, l’objectif pour la Guinée est de devenir leader mondial de bauxite. Un minerai dont il dispose près de 27%, selon US Geological Survey.
Pour Condé, il est inadmissible que la Guinée dispose de plus de la moitié des réserves mondiales de bauxite et qu’elle ne représente que 7% de la production mondiale.
Enfin, il a déclaré que l’accord ne donnait pas l’exclusivité des mines à la Chine. « La Guinée est ouverte à tous les pays ».
Par Elie Ougna