samedi , 1 avril 2023

Aux Philippines, le budget annuel des droits de l’Homme est fixé… à 16 euros

Pour mener sa guerre controversée contre la drogue, Duterte entend museler l’opposition.

Un pas de plus vers la dictature, selon l’opposition. Les parlementaires philippins ont voté une réduction drastique du budget de la Commission des droits de l’Homme qui enquête sur la guerre controversée contre la drogue du président Rodrigo Duterte depuis son élection en 2016, en le ramenant à une somme dérisoire. Ils ont aussi fait un premier pas pour destituer la cheffe de la Cour suprême, Maria Lourdes Sereno.

 

Ces deux votes à la Chambre des représentants montrent aux yeux de ses critiques que le président est en train de museler toute opposition pour mener sa guerre controversée contre la drogue. Celle-ci s’est traduite par la mort de milliers de personnes et les défenseurs des droits jugent qu’il s’agit peut-être d’un crime contre l’Humanité.

Les fonds alloués à la Commission des droits de l’Homme ont été réduits à 1 000 pesos (16 euros), dans le projet de budget 2018 de 3 800 milliards de pesos qui a été voté en deuxième lecture mardi soir. «Cela nous place sur une trajectoire directe vers la dictature», a dénoncé dans un communiqué le sénateur Francis Pangilinan, chef du Parti libéral, principal mouvement de l’opposition. La Commission des droits de l’Homme est l’un des organes indépendants inscrits dans la Constitution pour surveiller le travail de l’exécutif.