dimanche , 4 juin 2023

« Les manifestations (politiques) ne doivent pas être un outil de travail », dixit Dr Sékou Koureissy Condé

Le gouvernement et l’opposition doivent privilégier le dialogue à l’effet d’éviter à la Guinée une multiplication des manifestations politiques, a affirmé le directeur exécutif de l’ONG panafricaine African Crisis Group Dr Sékou Koureissy Condé. « Il faut favoriser la réaction pacifique et le respect des procédures de revendication », a-t-il dit.

 

S’exprimant le mardi 14 mars au cours d’un point de presse, le Dr Condé qui est par ailleurs président de la Convention des acteurs non étatiques de Guinée (CANEG), une plateforme de la société civile, a appelé les deux parties à prévenir les crises à travers des dialogues structurés et responsables.

« Nous aimons les dialogues de crise », a-t-il fustigé. « L’on ne doit pas faire des manifestations un outil de travail », a-t-il indiqué en réaction à la volonté affichée par les opposants de reprendre les protestations contre l’impunité.

 

« De même, a poursuivi Dr Sékou Koureissy Condé, le gouvernement doit maintenir sa volonté d’ouverture vers les corps intermédiaires que sont les parties politiques et les syndicats », à conseillé le directeur exécutif de African Crisis Group, rappelant que la Guinée est un état fragile.

D’après lui, la volonté de dialogue du gouvernement doit être réaffirmée. Et quant à l’opposition, elle doit faire un effort de reconnaissance en cas de promesses tenues par le gouvernement.


« Un faux débat sur la constitution »

S’agissant de la position de certains caciques du parti au pouvoir relative à la Constitution en vigueur, celui qui était Secrétaire général du Conseil national de Transition au moment de son adoption en 2010, pense que ce débat ne doit pas exister.

Selon Dr Sékou Koureissy Condé, le CNT était l’émanation des accords inter-guinéens signés en février 2010 à Ouagadougou en février 2010.
Pour lui, toutes les composantes de la société guinéenne y étaient représentées.

« Toutes les institutions républicaines ont été mises en place sur la base de cette Constitution. En quoi elle illégitime ? Est-ce qu’ils veulent dire que le président de la République aussi est illégitime ?’’, s’est-il interrogé. Avant de trancher : « Pour moi, c’est un faux débat ».

Le Dr Sékou Koureissy Condé pense qu’Il est inopportun d’utiliser la loi en fonction de son intérêt et de son humeur. Même si le Législateur peut dans certaines mesures s’offrir le luxe d’apporter des amendements à la constitution.

Par Elie Ougna