
« Les défis de l’application du règlement 14 et la problématique du financement de l’entretien routier ». C’est le thème de cette 9è réunion du GFAO de l’AFERA qui se tient dans la capitale guinéenne.
Il s’agit pour les participants de mettre en exergue l’objectif premier de la création du Fonds d’entretien routier de 2 génération. Un objectif qui consiste à collecter et administrer les fonds destinés à l’entretien de routes. Ils se pencheront également sur la protection du réseau routier en vue d’amoindrir les coûts de l’entretien.
En prenant part à ce rendez-vous, les délégations venues de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso et bien d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest sont unanimes que ce thème est d’actualité. D’autant que les Fonds d’entretien routier (FER) confrontés à des besoins d’infrastructures routières importants tandis que les ressources s’amoindrissent.
A l’ouverture de la session, le directeur général du FER de Guinée, Me Souleymane Traoré (Photo), a rappelé que la problématique de l’entretien routier et de son financement demeurent des défis cruciaux.
Il a exhorté ses pairs à faire l’état des lieux en ce qui concerne l’application du règlement 14 de l’UEMOA relatif à la surcharge, à l’effet de faire des propositions concrètes aux gouvernements. « C’est de cette façon seulement que nous pouvons protéger nos routes », a déclaré Souleymane Traoré.
Il faut souligner que la Guinée abrite ainsi pour la première fois une réunion du Groupe focal Afrique de l’Ouest (GFAO) de l’Association des fonds d’entretien routier Africains (AFERA).
« Politiques ambitieuses »
Les autorités guinéennes espèrent mettre ce rendez-vous à profit pour s’approprier de l’expérience des pays membres du GFAO pour réajuster le système d’entretien routier du pays.
Pour sa part le président du GFAO de l’AFERA, Boubacar Molaye Ahmed, a félicité les dirigeants des fonds d’entretien routier de la sous région.
Il s’est montré toutefois insatisfait quant aux résultats engrangés.
« Les objectifs de recettes continuent à croitre. Nous nous réjouissons des performances. Mais nous n’en sommes toutefois pas pleinement satisfaits, parce que beaucoup reste à faire », a déclaré le patron du GFAO. Et d’ajouter : « En effet, le niveau de service qu’offre le réseau routier dans nos pays n’est pas encore à la hauteur de nos souhaits. Il est urgent de revoir le niveau de redevances d’usage routier à la hausse tout comme celui des quotas alloués aux services afin d’assurer un entretien adéquat pour mieux répondre aux besoins réels ».
Boubacar Molaye Ahmed a émis le souhait que chaque fonds d’entretien routier conçoive des politiques ambitieuses de développement axées principalement sur le développement des routes.
»Volonté politique »
Le président du GFAO de l’AFERA a appelé à une mobilisation pour l’éradication de l’extrême surcharge et au soutien des autorités politiques sans lesquelles les résultats escomptés ne peuvent être atteints.
La 9è réunion du GFAO de l’AFERA se tient à un moment où le réseau routier guinéen dans son ensemble et celui de Conakry en particulier se trouve dans un état de dégradation poussée.
En connaissance de cette réalité, la ministre des Travaux publics Hadja Oumou Camara a manifesté l’espoir de voir les conclusions de ces assises contribuer au développement de l’entretien routier dans la région ouest-africaine.
Elle a invité les participants à discuter du mécanisme de financement des ressources pérennes, diversifiées et suffisantes.
Quant au Premier ministre Mamady Youla, il a rappelé l’importance des route dans le développement socio-économique d’un pays. Une importance qui passe par le désenclavement des centres de production et l’accessibilité des marchés pour les secteurs économiques comme l’agriculture, les mines, le tourisme et l’industrie, entre autres.
Le chef du gouvernement a insisté sur l’urgence d’engager des entretiens adéquats et opportuns des routes afin de minimiser les coûts de réparation. « La présente réunion constitue un cadre privilégié de réflexion et d’échange d’expérience pour permettre à nos états respectifs d’avoir un réseau routier en bon état », a conclut Mamady Youla.
Rappelons enfin que l’AFERA a été créée en 2003 à Libreville au Gabon. Elle compte aujourd’hui 34 pays repartis en quatre groupes focaux par zone géographique sur le continent dont celui de l’Afrique de l’Ouest.
Le GFAO compte 12 pays de la CEDEAO, y compris la Guinée. L’autre objectif est d’obtenir l’adhésion des trois autres de la CEDEAO qui tardent à rejoindre le groupe.
Par Ougna Elie Camara