Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a « condamné fermement » le cinquième essai nucléaire nord-coréen, vendredi 9 septembre. Il a décidé de préparer une nouvelle résolution imposant à Pyongyang des sanctions économiques.
Dans une déclaration unanime, ses 15 membres annoncent « qu’ils vont commencer immédiatement à travailler sur des mesures appropriées, selon l’article 41 de la Charte de l’ONU, et une résolution du Conseil ».
L’article 41 concerne « des mesures n’impliquant pas l’utilisation de la force armée », notamment des sanctions économiques et commerciales. La déclaration qualifie le dernier test atomique nord-coréen de « violation flagrante » des résolutions de l’ONU et de « menace évidente à la paix et la sécurité internationales ».
La dernière résolution du Conseil sur la Corée du Nord date de mars, et elle avait imposé les sanctions économiques et commerciales les plus dures jamais prises contre Pyongyang. Elle répondait au quatrième essai nucléaire mené par la Corée du Nord en janvier, et à des tirs balistiques. Les membres du Conseil, essentiellement Washington et Pékin de manière bilatérale, avaient mis deux mois à la mettre au point.
Pyongyang ne pliera pas devant le « chantage » américain
La Corée du Nord a, de son côté, affirmé samedi qu’elle ne plierait pas devant le « chantage » américain. « L’époque où les Etats-Unis pouvaient faire un chantage nucléaire unilatéral à la RPDC [République populaire démocratique de Corée]est révolue », écrit le Rodong Sinmun, journal officiel du parti au pouvoir à Pyongyang. « Les Etats-Unis sont exaspérés par les mesures militaires fortes prises progressivement par la RPDC », ajoute-t-il.
L’article du Rodong Sinmun a également qualifié la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, de « sale prostituée » des forces étrangères. Le journal s’en prend à la condamnation par Mme Park, lors d’un récent entretien avec le président américain, Barack Obama, des derniers essais balistiques nord-coréens.
Alliée de Pyongyang, la Chine reste plus mesurée
Le cinquième essai nucléaire nord-coréen de vendredi, qui avait été précédé ces derniers mois par une volée de tirs de missiles balistiques, a suscité une vive réprobation de la communauté internationale.
Les Etats-Unis et la France ont notamment réclamé de nouvelles sanctions contre le régime communiste pour tenter de le dissuader de poursuivre ses programmes militaire, nucléaire ou balistique. L’ambassadeur japonais, Koro Bessho, a lui aussi souhaité « une nouvelle résolution » incluant « une série de mesures fermes ».
Mais l’ambassadeur chinois, Liu Jieyi, interrogé à sa sortie du Conseil, n’a pas évoqué de sanctions, se contentant de souligner « l’urgence de travailler ensemble à la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».
« Des deux côtés, on doit s’abstenir de toute provocation et de toute action susceptible d’exacerber la tension », a-t-il ajouté. Une référence implicite au projet de bouclier antimissile américain en Corée du Sud, qui irrite fortement Pékin.
L’application de nouvelles sanctions et la mise en œuvre stricte des sanctions existantes dépendent surtout de la bonne volonté de Pékin, qui est de loin le principal partenaire économique de Pyongyang.