vendredi , 2 juin 2023

Une société veut trimballer le président de la Cour suprême en justice pour parodie

Le président de la Cour suprême de Guinée à la barre ? L’idée parait saugrenue. Pourtant, c’est le défi que s’est lancée la société Hamana qui estime qu’il y a raison d’inculper Mamadou Sylla  »Syma » pour « parodie de justice ».

 

Selon Mohamed Kourouma, PDG de la société Hamana qui veut se porter partie-civile contre le premier responsable de la Cour suprême, toute l’affaire commence en 2012. Sa boîte commande 27.000 tonnes de riz Alizé auprès  de LT FOOD, une société indienne. La cargaison arrive à Conakry grâce aux soins de manutention, de transit et de transport de TRANSCO.

 

La quantité de riz une fois  à Conakry, selon M. Kourouma, Alsény Barry PDG de la société SAFRICOM, une autre société assigne Hamana en justice prétextant avoir 5.000 tonnes de riz dans sa marchandise. A l’époque, Maitre Christian Sow était encore le ministre de la justice, se souvient l’opérateur économique, très remonté.

 

Selon Mohamed Kourouma qui s’exprimait mercredi 3 février au cours d’une conférence de presse, l’affaire sera portée devant le tribunal de première instance de Kaloum. Après le procès, SAFRICOM sera autorisée à recevoir 5.000 tonnes de riz. TRANSCO a enlevé 4.735 tonnes après avoir reçu le règlement total de sa facture qui s’élève à 3,2 milliards de francs guinéens. La société qui veut porter plainte contre le président de la Cour suprême estime à 5,3 millions de dollars la valeur des 9 735 tonnes soustraites par les deux société TRANSCO ET SAFRICOM. Au lieu de 27.000 tonnes de riz, Hamana ne reçoit que 17 265 tonnes.

 

Le dossier coince à nouveau lorsque, selon toujours le PDG de Hamana, sa société demande à  deux reprises un sursis d’exécution de la décision auprès de la Cour suprême. Demande qui sera, selon lui, rejetée par l’institution. « Cela s’explique simplement par le fait qu’elle a reçu de l’argent », imagine Kourouma.

 

Il fonde son jugement sur la fait qu’en juillet 2014, le Tribunal de première instance de Kaloum a condamné solidairement SAFRICOM et TRANSCO à la restitution de ses 4 735 tonnes à défaut au paiement de la contre avaleur estimée à 21 214 084 33 de francs guinéens en principal et les condamnés à titre de dommages et intérêts à 2 milliards francs guinéens et à une astreinte de 150 millions GNF par jour de retard. Et lorsque TRANSCO a demandé un sursis d’exécution de cette décision, le président de la Cour suprême le lui a accordé. « Il y a deux poids deux mesures », dit-il.

 

Selon le patron de Hamana, le président de la République a reçu des informations erronées sur cette affaire dont le but n’était autre que de salir sa réputation. Et que le sieur Alseny Barry, PDG de la société SAFRICOM a impliqué beaucoup de personnes notamment l’ancien ministre de la Justice Maitre Christian Sow et l’ancien ministre du Commerce Mohamed Dorval Doumbouya.

 

Mohamed Kourouma dit avoir tout de même de l’espoir. « Actuellement, les tribunaux ne soufrent d’aucun problème, puisque le Ministre Cheick Sakho veille sur toutes les décisions de justice, afin que le droit soit dit », affirme-t-il. « Mais malheureusement,  le président de la Cour fait tout pour bafouiller la loi qu’il à pourtant  juré de défendre. C’est pourquoi, il a dit que SAFRICOM a le droit de prendre la marchandise », regrette-t-il.

« Nous avons décidé de porter plainte contre le président de la Cour suprême auprès du ministre de la Justice pour parodie de justice contre la société Hamana », annonce le PDG du Hamana.

Par Sériane Théa