
Lansana Bangoura, garde pénitentiaire de profession, environ 40 ans, ne reconnait toujours pas les faits de complicité d’évasion. Le tribunal Correctionnel de Kaloum l’a pourtant reconnu coupable pour avoir facilité la fuite de Mohamed Karim Chaakhi, un égyptien, placé sous mandat de dépôt pour son implication dans une nébuleuse affaire de diamant.
Sur les circonstances dans lesquelles le ressortissant égyptien a pu s’évader, le mystère plane toujours. Puisque l’homme, n’a pu filmé son départ comme « El Chapo » quelques mois plus tard.
On sait seulement qu’il a organisé son évasion le dimanche 09 août 2015. Comme le rapporte le journal « Affiches Guinéennes », Mohamed Karim Chaakhi, était transféré à l’hôpital Ignace Deen sur instruction du juge en charge du dossier pour des soins appropriés.
Le condamné, Lansana Bangoura, dont les propos sont rapportés par le Journal d’informations juridiques, économiques et locales, indique que le prévenu a profité de son inattention pour s’évaporer dans la nature. « Le dimanche 09 août, pendant que j’étais du côté des autres détenus, j’ai vu Mohamed Karim Chaakhi sortir de sa cabine. Il a pris la direction de la bouillanderie. Il avait des habits en main. Je pensais qu’il apportait ces habits au lavage. Quand j’ai vu qu’il mettait plus de temps, je me suis rendu là-bas. Malheureusement pour moi, il n’était pas là », rapporte le journal. Et de poursuivre, toujours en citant l’infortuné Bangoura. « Il m’a été dit qu’il est allé du côté de la morgue. Je suis allé voir. Là aussi, on m’a dit qu’il est passé directement. Je suis revenu dans la cour. Je l’ai cherché partout, je ne l’ai pas vu. C’est ainsi que je suis allé faire une déclaration à la DPJ et au commissariat central de Kaloum ».
Pour la suite de l’histoire sans doute inspirée de films hollywoodiens, le gardien Lansana Bangoura a révélé que celui qu’il surveillait avait été admis à l’hôpital sans véritablement être malade. Il a accusé ses responsables hiérarchiques d’avoir monté le topo pour faciliter sa fuite. Il a dit à la barre avoir reçu l’ordre de faciliter ses conditions d’hospitalisation et surtout de laisser Chaakhi se promener dans la cour de l’hôpital et de manger dans le restaurant de son choix.
Les chefs mis en cause ont bien évidemment balayé ces accusations d’un revers de main.
Lansana Bangoura a été retenu dans les liens de la culpabilité pour quelques faits troublants, selon le journal. D’abord il n’a informé la Maison centrale qu’au lendemain des faits. Un temps suffisant pour le prévenu de quitter le pays, selon l’avocat de la partie civile.
Par Elie Ougna