
Alhoussein Makanéra Kaké était le ministre de la Communication. François Louncény Fall, lui, dirigeait la diplomatie guinéenne. Et Kerfalla Yansané, ministre d’Etat comme Fall, était au prestigieux ministère des Mines et de la Géologie.
Le premier, Alhoussein Makanéra Kaké, en cédant son fauteuil à son successeur Rachid Ndiaye, a réitéré sa disponibilité à servir la Nation. Il a promis de répondre présent à chaque fois qu’on lui ferait appel. Toutefois, l’ancien ministre de la Communication a regretté n’avoir pas bénéficié des coudées franches. Sur ce point, il faisait référence au poste de Conseiller en Communication à la Présidence qui, selon lui, avait le même champ d’action que son ministère. Un tacle pour Rachid Ndiaye qui assumait cette fonction.
Pour finir, Makanéra Kaké a dit quitter son poste avec joie. « Le décret qui m’a limogé a été un décret de soulagement pour moi. Mais en quittant ici, je le fais avec un élan de tristesse », a-t-il affirmé, tout en souhaitant à son successeur toutes les bonnes chances au monde.
Quant à François Louncény Fall, il s’est livré aux mêmes critiques. En passant le témoin à madame Makalé Camara au ministère des Affaires étrangères, il a également confié partir de ce ministère avec « soulagement ». Car selon lui, quelques prérogatives de son ministère lui avaient finalement été retirées. Il avait en outre fustigé une campagne de dénigrement à travers l’affaire de faux passeports diplomatiques pour ternir à son image.
L’ancien ministre des mines, Kerfalla Yansané, s’est aussi inscrit dans la même logique. Lui également a remercié le président pour le soutien à son égard pendant qu’il affrontait une « très forte adversité » aux Finances et aux Mines . Il a dit vouloir profiter de son départ pour prendre « un peu de repos » afin de se consacrer à sa famille et à son épouse. « Pendant 30 ans, je n’ai jamais eu un seul jour de vacances. Je vais aussi prendre du recul et réfléchir à la nature des choses et des hommes », a-t-il laissé entendre.
Le premier trait de ressemblance pour ces trois ministres est qu’ils apprécient tous leurs collaborateurs pour lesquels ils ne manquent pas d’éloges. Le second est qu’ils ont tous refusé, curieusement, de démissionner malgré l’environnement qualifié de malsain dans lequel ils évoluaient. Et s’ils avaient été reconduits alors ? Auraient-ils accepté de pointer du doigt des adversaires tapis dans l’ombre ?
Par Mamady Fofana