
Cela fait maintenant 7 jours que le dernier patient – un bébé de deux semaines- est sorti guéri d’Ebola du Centre de traitement de Nongö, à Conakry. Sept jours maintenant que le compte à rebours est en marche. Et durant lesquels la Guinée n’a enregistré aucun cas positif d’Ebola sur son territoire national.
Le principe de l’Organisation mondiale de la Santé veut que tout pays frappé par cette fièvre hémorragique à virus Ebola passe 42 jours sans enregistrer un cas positif. Partant de ce principe, il ne reste plus à la Guinée que 35 jours pour vivre la période attendue depuis décembre 2013. C’est à dire la fin de l’épidémie.
Mais dans l’attente de ce moment que la Sierra Leone voisine vient de connaître, plusieurs facteurs troublants suscitent l’inquiétude chez les acteurs engagés dans la lutte.
Selon le Dr Sakoba Kéita, Coordinateur national de la lutte contre Ebola, cette dernière étape semble entrer dans un virage dangereux. Les citoyens guinéens ne respectent plus les mesures de prévention. » On sent un relâchement dans l’observation des mesures d’hygiène », s’inquiète le docteur Kéita. « Les dispositifs de lavage de mains sont en train de disparaître et les demandes de transfert des corps ont augmenté », ajoute le Coordinateur.
Pourtant, note-t-il, le transfert des corps d’une ville à une autre reste et demeure interdit. Le phénomène est inquiétant d’autant que certains religieux en sont complices, à en croire Sakoba Kéita. Ces hommes prieraient clandestinement sur les corps avant que ceux-ci ne prennent d’autres destinations à l’intérieur du pays.
« La Guinée doit en finir avec cette maladie qui dure depuis deux ans et éviter d’être comme le Liberia qui est revenu deux fois sur son compte à rebours », lance Kéita, tout en appelant à la vigilance.
On rappelle que selon les dernières statistiques officielles, Ebola a fait 2536 décès y compris les cas probables, suspects et confirmés. Et si la tendance actuelle de zéro cas confirmé se maintenait sur toute l’étendue du territoire, la Guinée pourrait être déclarée libre d’Ebola le 26 décembre 2015. Un véritable cadeau de fin d’année, pourrait-on dire.
Par Sériane Théa