
Le pays avait déjà été déclaré « Ebola free » en mai avant que le virus ne réapparaisse fin juin. Probablement à partir d’un survivant car le virus peut rester actif jusqu’à 9 mois dans les liquides corporels.
Des cas de réactivation après guérison comme celui une infirmière britannique incitent également à suivre attentivement les survivants d’Ebola. Comme le rappelle l’OMS : « la science ne sait pas encore tout sur cette maladie ».
La prudence est également de rigueur en raison des nouveaux cas toujours signalés de l’autre côté de la frontière, en Guinée forestière.
Toujours présent en Guinée
Quatre malades sont actuellement hospitalisés à Conakry et à Forecariah, à la frontière avec la Sierra Leone. La Guinée est donc le dernier pays où la maladie à virus Ebola est encore présente.
« C’est une course de fond, les derniers mètres sont toujours difficile à parcourir » confie le représentant adjoint de l’Organisation mondiale de la santé en Guinée. Depuis plusieurs mois, en moyenne, il n’y a pas plus de deux nouveaux cas par semaine.
L’OMS se dit confiante. « Désormais, on vaccine tous les contacts » poursuit le représentant. Sauf les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes qui ne sont pas éligibles. Pourtant, quatre malades d’Ebola sont hospitalisés actuellement en Guinée. Et quelques contacts à hauts risques doivent être identifiés et suivis.
La grande question demeure : pourquoi la Guinée n’arrive pas à éradiquer complètement l’épidémie ? Ce n’est ni le manque de moyens ni le manque d’expertise qui bloquent. « La clé, c’est la collaboration des communautés », explique Laurence Sailly, coordinatrice d’urgence pour Médecins sans Frontières. Car même deux ans après le début de l’épidémie, il y a toujours des résistances. De plus, « la population ne voit plus la maladie, développe-t-elle, les gens ont du mal à intégrer la nécessité de rester vigilant ».
Des systèmes de santé à reconstruire
« Il peut encore y avoir des foyers que l’on ne connait pas » avertit Médecins sans Frontières et toutes les chaines de contact n’ont pas forcément été identifiées.
A l’échelle régionale, l’un des principaux défis est maintenant la reconstruction des systèmes de santé, fragilisés notamment par le décès de 513 membres de personnel soignant
L’épidémie, partie fin 2013 du sud de la Guinée, a fait plus de 11 300 morts, bilan sous-évalué et a profondément affecté les économies de la région. L’OMS reconnaît toutefois que ce bilan est sous-évalué.