
L’occasion était donc propice de parler sans détour des faiblesses de la justice guinéenne : des infrastructures en piteux état, des juridictions éloignées des justiciables, du personnel pénitentiaire à qualifier, des détentions prolongées, des décisions de justice influencées… Sur ce dernier mal qui persiste en dépit de l’amélioration des conditions de vie des magistrats, le ministre de la Justice a menacé de sévir au moment opportun.
« C’est vrai, les magistrats subissent des pressions politiques et même religieuses. Il y a des députés de la Mouvance présidentielle, mais aussi de l’opposition, qui mettent de la pression sur les magistrats. Ils sont des deux camps, mais je les dénoncerai au moment venu », a indiqué Me Cheik Sako alors qu’il réagissait à une remarque de son collègue des Droits de l’Homme et des Libertés publiques sur les pressions politiques, religieuses et sociales sur les magistrats. Même s’il est amer contre ceux qui influencent les magistrats, Me Cheik Sako pense que les robins devraient résister à ces pressions dès lors qu’ils ont leur statut particulier et tous les avantages qui en découlent. « J’attends les magistrats au tournant, vous avez votre statut, vous devez rester fermes devant les pressions », a prévenu Me Cheik Sako.
Il faut signaler qu’avec ce Programme d’appui à la réforme de la justice (PARJU) – financé par le 10ème Fonds d’Investissement de l’UE –, le gouvernement entend obtenir une justice moderne avec des acteurs bien formés ; des infrastructures améliorées, un mécanisme de fonctionnement judiciaire professionnalisé ; une administration pénitentiaire modernisée…Durant cette première réunion décisive du Comité de pilotage, le ministre d’Etat et Garde des sceaux a invité les acteurs du projet à s’activer sur le terrain pour l’aboutissement de ce programme.
Source : Affiches Guinéennes (Hebdo d’informations juridiques)