
L’inauguration officielle de Kaléta a connu une forte mobilisation. Des centaines de véhicules personnels et de transports en commun ont fait le déplacement. A Conakry et environs, les supporteurs du pouvoir qui n’ont pas voulu se compter l’événement étaient présents. Côté officiel, seuls deux des 18 chefs d’États invités ont répondu à l’invitation. Mais les gouvernements sénégalais, nigérians, chinois et émiratis ont dépêché des représentants.
C’est dans une ambiance festive sur fond de campagne électorale que cette cérémonie inaugurale s’est déroulée.
Construit sur le fleuve Konkouré, dans la préfecture de Dubréka, à environ 160 km de Conakry, Kaléta est la plus grande infrastructure hydroélectrique jamais réalisée en Guinée. Sa capacité est de 240 mégawatts. Coût de réalisation, 526 millions de dollars TTC dont 25% financés par la Guinée et 75% par Eximbank de Chine.
Kaléta vient réduire le gap énergétique d’un pays qui croupit dans l’obscurité, pourtant doté d’un réseau fluvial dense. Et d’un potentiel énergétique estimé à 6000 mégawatts. Ce qui lui donne d’ailleurs le nom de « Château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest.
Pour Lansana Fofana, directeur général du projet Kaléta, l’inauguration de ce barrage constitue pour les guinéens un motif de fierté et de satisfaction.
« L’importance de l’aménagement hydraulique de Kaléta se mesure à la hauteur de vue, au patriotisme, à l’expression de volonté politique et à la farouche détermination de sortir son peuple du sous-développement du Pr Alpha Condé », a affirmé Fofana. Ajoutant que ce projet appartenait à l’OMVG (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie) regroupant la Guinée, le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Gambie.
« Ce projet dormait dans les tiroirs de l’OMVG. Il a fallu l’avènement de son Excellence Pr Alpha Condé au pouvoir pour le retirer puis, le réaliser », a-t-il dit.
Les travaux du barrage Kaléta ont été réalisés sur trois ans contre quatre initialement prévus. Avec une retenue d’eau de 23 millions de m³, il a une hauteur de 22 mètres. C’est un chef d’œuvre réalisé par l’entreprise étatique chinoise China Water & Electric Corp. Sous la supervision de la française Tractebel Engineering, filiale de GDF SUEZ.
En inaugurant cette infrastructure, le président Alpha Condé n’a pas manqué d’afficher son ambition pour le secteur énergétique. « Beaucoup de gens pensent que c’est un rêveur. Je leur répondrai que ce sont les rêveurs qui ont fait le monde », a-t-il lancé. Une ambition qui vise, selon le président guinéen, le développement de la métallurgie et la sidérurgie en Guinée.
« Sans l’électricité, l’Afrique ne peux pas se développer », a-t-il poursuivi, ovationné par les milliers de citoyens qui ont fait le déplacement sur le site. « Seule l’électricité peut nous permettre de transformer nos potentialités en réalité. Et nous ne verrons plus nos enfants mourir dans les eaux de la Méditerranée parce qu’ils désespèrent de trouver du travail en Afrique ».
Par Elie Ougna
+224 622 85 68 59