
Dans une déclaration transmise à l’AFP, l’avocat guinéen Me Jean-Baptiste Jocamey Haba a accusé les autorités guinéennes d’empêcher son client de rentrer dans en Guinée, en passant par la Côte d’Ivoire.
Me Haba a fait la déclaration lorsque son client a été rembarqué à Accra pour Ouagadougou ce mercredi, suite au refus de la Côte d’Ivoire de laisser l’avion le transportant atterrir à Abidjan. Il menace de porter plainte contre la Côte d’Ivoire et la Guinée auprès de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour violation du droit à la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’espace communautaire. Et pour la mise en danger de la vie d’autrui.
S’exprimant pendant une conférence de presse jeudi à Conakry, le président Alpha Condé a coupé court. « L’avocat est libre de porter plainte là où il veut », a-t-il dit. « Ce n’est pas mon problème. C’est son problème », a-t-il conclu.
« Éviter la Haye »
Le Chef de l’Etat n’a pas souhaité commenter les difficultés rencontrées par Dadis dans ses tentatives de regagner son pays. Il estime que la Côte d’Ivoire est un « État souverain » qui prend les décisions de manière indépendante.
Dadis Camara a été inculpé par un pool de juges guinéens pour son rôle présumé dans le massacre du 28 septembre 2009. Il a affiché sa volonté de rentrer afin de se mettre à la disposition de la Justice guinéenne.
D’après le président Condé, 13 personnes en tout sont déjà inculpées dans ce dossier. « Mais être inculpé ne veut pas dire être coupable ».
« Nous espérons que la Justice guinéenne fera honneur à l’Afrique en étant capable de juger les atteintes aux droits de l’homme. Et qu’on ne soit pas obligé d’envoyer quelqu’un à la Haye. Il a revient à la Justice, librement, sans interférence aucune, de faire son travail », a-t-il commenté.
Par Elie Ougna
+224 622 85 68 59