dimanche , 1 octobre 2023

Ebola : 3,4 milliards de dollars promis à la Guinée, à la Sierra-Leone et au Liberia

Les trois pays les plus durement touchés par la fièvre Ebola, Guinée, Sierra-Leone et Liberia ont levé 3,4 milliards d’euros lors d’une conférence organisée par l’ONU.

Au delà des continents, leur appel à l’aide a été entendu. Lors d’une conférence organisée au siège de l’ONU, à New-York, les trois pays d’Afrique de l’Ouest ravagés par Ebola ont demandé à la communauté internationale 3,2 milliards de dollars pour tenter de remettre sur pied leurs économies et renforcer leurs systèmes de santé, alors que le virus refait progressivement surface.

Vendredi, le Libéria, la Guinée et la Sierra-Leone ont reçu des promesses de financement à hauteur de 3,4 milliards de dollars. Plus qu’ils ne l’espéraient. Au total, le fond d’affectation de lutte contre Ebola, créé par l’ONU en 2014, a collecté 5,18 milliards de dollars.

Un résultat que son administratrice, Helen Clark, juge «très encourageant». Le président de la Guinée, Alpha Condé, a lui, salué une mobilisation exceptionnelle».

Parmi les donateurs, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait débloquer 450 millions d’euros, les Etats-Unis ont promis 266 millions de dollars et le Royaume-Uni 372 millions de dollars. L’Allemagne a promis 196 millions d’euros et la France 150 millions d’euros. Des promesses qui doivent encore être confirmées par les bienfaiteurs.

Un «plan Marshall» contre Ebola

Ernest Bai Koroma, président de la Sierra Leone a invité la communauté internationale a ne pas baisser la garde, «nous savons que l’humanité a parfois une capacité d’attention limitée et qu’elle veut tourner la page, parce que la menace Ebola semble finie. Non, la menace demeurera tant que nous n’aurons pas reconstruit le système de santé que l’épidémie a démoli (…) et ranimé le secteur privé qu’elle a asphyxié. Ebola est un ennemi obstiné. Soutenir notre programme de redressement économique permettra d’éviter son retour».

Comme après la seconde guerre mondiale, le président Guinéen Alpha Condé a demandé la création «d’un plan Marshall». Il demande l’annulation de la dette extérieure, des trois pays. La Banque mondiale évalue leurs pertes en Produit intérieur brut à 2,2 milliards de dollars.

Ellen Johnson-Sirleaf a souligné que l’épidémie a brisé les perspectives de croissance dans son pays, au Liberia (qui sont passées de 5,9% à 0,4%), mais aussi en Guinée (de 4,5% à 1,3%) et en Sierra Leone (de 11,3% à 6%). «Nous pouvons et nous devons revenir aux progrès qui prévalaient avant le traumatisme d’Ebola» et d’ajouter «les virus comme le terrorisme ne connaissent pas de frontières nationales».

Une nouvelle poussée d’Ebola

«Nous ne pouvons pas encore pousser un soupir de soulagement», a déclaré Ban Ki-Moon, en ouvrant la conférence vendredi. Depuis quelques jours, les poussées d’Ebola se font plus fortes en Afrique de l’Ouest. Le Liberia a enregistré 3 nouveaux cas (dont 1 mort), après avoir été déclaré exempt de la maladie le 9 mai. La Sierra Leone et la Guinée recensent plus de malades qu’au début de l’année. L’épidémie a fait plus 11 000 morts depuis fin 2013, presque uniquement dans ces trois pays. Elle a désorganisé leurs systèmes de santé, ravagé leurs économies et fait fuir les investisseurs.

 

Le Parisien