
Soyons clairs. La stratégie mise en place par les services de maintien d’ordre marche à merveille. Et cela pour le bonheur des guinéens qui en ont marre des scènes de violences. Avec beaucoup de dextérité la police et la gendarmerie ont réussi quasiment à étouffer les mouvements de prestations organisées ces dernières semaines par l’opposition. Les manifestations de grandes envergures annoncées prennent désormais des allures de sit-in dans les salons huppés des leaders d’opposition.
En effet, dans la journée du lundi 4 mai l’opposition n’est parvenue encore à dérouler son plan comme prévu. Le chef de file de l’opposition et président du parti Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo, et son camarde de l’Union des forces républicaines Sidya Touré sont restés « coupés » de leurs militants. De son côté, l’ancien ministre de la Jeunesse et député de l’UFR Baïdy Aribot qui jurait de mobiliser toute la commune de Kaloum, quartier qui abrite la Présidence de la République, pour défier le pouvoir est resté également confiné dans son salon d’où il a invité laconiquement ses militants à sortir. Cette espèce de « résidence surveillée » empêche indéniablement l’opposition de faire tout mouvement.
Prise au piège pour la troisième fois consécutive l’opposition s’est contentée ce lundi d’une simple déclaration dans laquelle elle félicite ses militants qui eux-mêmes ont eu de la peine à se mouvoir en raison du dispositif sécuritaire déployé dans la capitale guinéenne.
En attendant de connaître la date de la prochaine marche dite pacifique, les opposants semblent comprendre la nécessité de changer de stratégie. D’ores et déjà leur porte-parole Aboubacar Sylla prévient qu’ils vont adapter leur plan à la nouvelle donne qui consiste à les confiner dans leurs propres résidences.
Mais si l’opposition veut se faire entendre par le moyen des manifestations, il va falloir changer de stratégie. A cette allure les opposants doivent se montrer ingénieux s’ils veulent se retrouver dans la rue. Quitte à fuir leurs domiciles habituels la veille de la manif. Après tout, cela les éviterait d’être encerclés au petit matin et de passer la journée au téléphone à s’informer de ce qui se passe au dehors.
Par Mamady Fofana
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