
L’activité était également perturbée dans plusieurs localités de province favorables à l’opposition, qui ont eu des allures de villes mortes, comme N’Zérékoré (sud-est), où un rassemblement se tenait à la mi-journée au siège de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD), Labé (centre-nord), Mamou, Pita et Dalaba (centre), d’après des habitants et des médias privés locaux.
Dans la capitale, la résidence de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, était cernée par un cordon de police et de gendarmerie depuis les premières heures de la matinée, a indiqué M. Diallo à quelques journalistes.
Un déploiement similaire entourait les domiciles de Sidya Touré et de Baïdy Aribot, deux autres responsables de son camp, selon leur parti et leurs proches.
Le grand marché de Madina, poumon économique de Conakry, était fermé, ainsi que la plupart des commerces sur les marchés de Koloma, Cosa et Gbessia, quartiers de banlieue proches de l’aéroport, selon le journaliste de l’AFP.
Des échauffourées ont opposé des jeunes aux forces de l’ordre à Wanidara (banlieue), selon des résidents de la zone, ainsi qu’à Koloma, d’après le journaliste de l’AFP. A Koloma, des manifestants ont brûlé des pneus et jeté des cailloux sur les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
A Kaloum, quartier administratif et des affaires, des manifestantes – quelques centaines de femmes selon des témoins et des journalistes, une centaine selon la police – ont tenté de marcher en criant des slogans hostiles au président Alpha Condé. Elles ont été dispersées par les forces de l’ordre.
Une dizaine d’entre elles ont été arrêtées, selon les témoins, ce qu’a confirmé un policier, arguant d’une interdiction de manifester.
Policiers et gendarmes étaient présents en masse sur les principaux axes de la banlieue. Des véhicules blindés, camions et pick-ups, avec des agents arborant casques, matraques et lance-grenades lacrymogènes, stationnaient en plusieurs endroits.
Après une journée « ville morte » à Conakry début avril puis des manifestations non autorisées – avec plusieurs morts et au moins une vingtaine de blessés -, l’opposition cherche depuis le 23 avril à étendre sa contestation à l’ensemble du territoire.
Disant craindre des fraudes, elle exige la révision du calendrier électoral qui prévoit en l’état les élections locales après la présidentielle d’octobre, ce qu’a catégoriquement exclu M. Condé.