vendredi , 24 mars 2023

Dadis Camara déclaré président d’un parti politique

Les militants des Forces Patriotiques pour la Démocratie et la Développement, une formation politique qui existe depuis le 17 avril 2012, disent avoir réussi à convaincre le capitaine Moussa Dadis  Camara de prendre la présidence de leur parti.

 

L’annonce a été faite en grande pompe dimanche 3 mai, à Sanoyah dans la préfecture de Coyah, lors du 2éme Congrès de ce parti. A l’issue de la rencontre qui a consacré l’élection des structures des FPDD, les militants ont dit avoir porté leur choix sur le chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir en 2008 à la suite de la mort du Général Lansana Conté pour présider leur formation politique.

 

Les Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD), comme l’a rappelé son secrétaire chargé des affaires politiques, Bangaly Zedey Kpogomou,  se veulent une organisation qui regroupe en son sein  des guinéens sans distinction d’ethnie, de croyance religieuse et de sexe autour des idéaux de paix, de liberté, d’égalité et d’union.

 

Selon M. Kpogomou, les FPDD ont pour principe le respect des droits de l’homme, l’égalité entre tous les guinéens, la culture constante de la solidarité, de l’unité de la démocratie, le patriotisme et l’instauration d’une politique fondée sur le respect de la souveraineté du peuple et de l’indépendance nationale. « Le parti des FPDD  mettra en application une volonté politique qui tiendra compté du développement  harmonieux des différentes composantes socioprofessionnelles de la nation ».

 

Président de la République jusqu’à la tentative d’assassinat contre sa personne en décembre 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara séjourne à Ouagadougou officiellement pour raison de « convalescence ».

 

Le 20 mars 2015, dans une lettre adressée au Chef d’Etat major général des forces armées guinéennes, il a demandé « la cessation définitive de servir dans les rangs de l’armée nationale ». Comme motif à cette décision qu’il qualifie de « libre et personnelle », il évoque son « absence prolongée des rangs de l’armée du fait de son exile au Burkina Faso » et  le sentiment de malaise que sa présence pourrait provoquer au sein de la grande muette. « Il serait inconfortable à un officier, plus ou moins gradé, de donner des instructions à un militaire ayant assumé les fonctions de Chef de l’Etat, mieux, celles de Commandant en chef des forces armées nationales », ajoute-t-il dans sa correspondance.

 

Rappelons aussi depuis son séjour burkinabè, plusieurs partis politiques en Guinée ont déjà réclamé sa paternité. Informations qu’il a lui même démenti en fustigeant l’attitude de « démagogues et autres opportunistes » qui veulent utiliser son nom pour se faire une place de choix sur la scène politique guinéenne.

 

Avec les FPDD, aucun démenti officiel venant de sa part n’est pour l’instant fait. Et les membres de ce jeune parti assurent que l’ancien officier est de mèche avec eux.

 

« Nous avons élu le capitaine Moussa Dadis Camara comme président du parti pour nous aider à résoudre tous les problèmes qui assaillent notre pays », commente Zébéla Togba Pivi, vice-président du parti.

 

Selon M. Pivi (à ne pas confondre avec Claude Pivi – Coplan), les critères qui motivent la désignation de Dadis sont nombreux. « Il est un des hommes intègres du pays, l’une des personnes ressources que toute l’Afrique doit sauvegarder. Il a un patriotisme pointu ».

 

Avec Dadis, l’espoir renait, clament avec faste les militants des FPDD.

 

Le parti va-t-il présenter la capitaine Moussa Dadis Camara à la prochaine élection présidentielle dont le premier tour est fixé au 11 octobre ? La réponse à cette question est confuse pour l’instant. « Jusqu’à l’heure où nous parlons, nous n’allons pas nous lancer dans ce débat. Nous attendons que les choses murissent pour que nous puissions engager les démarches », répond le Vice-président Zébéla Togba Pivi.

 

Sériane Théa

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