
La forme la plus légère d’excision (une partie des chaires enlevées, NDLR) est plus répandue en milieu urbain 10% contre 3% en milieu rural. Les spécialistes révèlent que la forme d’excision la plus radicale (vagin fermé) est pratiquée chez les Peulhs (13%), les Tomas (12%). Et dans la région de Labé et de Conakry(15%) dans chaque cas.
A l’échelle continentale, selon les chiffres officiels, la Guinée occupe la 2ème place des pays qui pratiquent le plus l’excision avec 96,50%, derrière la Somalie.
Au vu de ces résultats inquiétants, il y a urgence.
C’est donc pour inverser la tendance et mettre fin à cette pratique à l’origine de la stérilité de bon nombre de femmes et bien de maladies que les autorités guinéennes ont placé la Journée Internationale de lutte contre l’excision célébrée ce vendredi 6 février sous le slogan » Disons non à l’excision ».
Placée sous le patronage du ministère de l’Action sociale, la célébration de cette année a connu la participation des professionnels de santé, les partenaires, les femmes des associations féminines, la société civile et les représentants des institutions internationales.
Le gouvernement guinéen a rappelé à l’occasion que la célébration de la Journée s’inscrit dans le cadre visant l’accélération de l’abandon de l’excision. Mais aussi de susciter l’engagement des partenaires permettant d’éradiquer cette pratique.
La ministre de l’Action sociale, Sanaba Kaba, a reconnu que les filles sont victimes de mutilations génitales chaque jour en Guinée. Une réalité qui a conduit le gouvernement mettre en place un programme conjoint 2008-2012 pour l’accélération de l’abandon des mutilations génitales sur toute l’étendue du territoire national.
« Réduire la prévalence des mutilations génitales permettra de protéger les droits des filles et aider à réduire les risques de violence, les infections comme (VIH/Sida, les fistules obstétricales, les décès maternels etc. », a-t-elle souligné.
Selon Mme Sanaba Kaba, le gouvernement et ses partenaires à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette « pratique néfaste ». La ministre de l’Action sociale a insisté sur la nécessité d’appliquer la législation interdisant la pratique des mutilations génitales féminines.
L’ambassadeur des Etats-Unis Alexandre Lascaris a pour sa part invité les acteurs à cibler certains couches socio-professionnelles afin d’éradiquer l’excision. « Une interdiction légale dans mon pays ou dans le votre ne marchera que si cette loi civile reflète les valeurs de la culture. Nous avons besoin d’atteindre les sages, les marabouts, les chefs religieux etc pour mettre fin à cette pratique », a dit le diplomate américain. Sollicitant l’implication de tous les guinéens dans cette campagne.
Le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Cheick Sacko a promis l’engagement de son ministère dans cette lutte.
Par Sériane Théa