
Selon cette source qui a requis l’anonymat, « les 58 personnes ont été déférées au tribunal » de Forécariah (100 km au sud de Conakry) « pour coups et blessures volontaires, destruction d’édifices publics, injures publiques et menaces et rébellion ».
Elles avaient été arrêtées entre le 6 et le 8 janvier après s’être opposées à coups de cailloux, de bâtons et de machettes à une équipe conduite par des responsables guinéens et de Médecins sans frontières (MSF), en campagne de sensibilisation à Ebola dans plusieurs villages de l’île de Kaback, au large de Forécariah, faisant plusieurs blessés.
Sensibilisation à Ebola
Les prévenus, dont le jugement est attendu la semaine prochaine, risquent au moins six mois de prison, selon une source judiciaire à Forécariah.
Des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone), c’est en Guinée – d’où est partie l’épidémie fin 2013 – que les réactions à la lutte anti-Ebola sont les plus fréquentes et les plus violentes, en particulier dans le sud du pays, où règnent de vives tensions entre communautés, ainsi qu’avec le pouvoir central.
«Complot des Blancs»
En novembre, le président guinéen Alpha Condé avait justifié le recours à la force pour enrayer l’épidémie contre des populations récalcitrantes, par déni du virus ou rejet de mesures sanitaires perçues comme autoritaires ou attentatoires à leurs coutumes.
Le 10 janvier, un policier et son chauffeur ont été tués et leurs corps brûlés à Dar es-Salam, dans la région de Forécariah, proche de la Sierra Leone, par des habitants qui les accusaient de propager le virus, après le décès soudain d’un villageois auquel ils avaient donné des calmants.
En septembre 2014, huit membres d’une équipe de campagne de sensibilisation avaient été tués par des habitants qui niaient la réalité du virus et criaient à un « complot des Blancs » dans la localité de Womey (sud-est).
AFP