lundi , 2 octobre 2023

A la retraite, il dépense 80 000 francs guinéens pour aller toucher une pension de 75 000 GNF

La Fédération syndicale nationale des retraités de Guinée n’en peut plus. Pris en sandwich entre une pension de misère et le coût de la vie de plus en plus chère dû en partie au prix élevé du carburant et des frais de transport, ses membres appellent à un changement rapide de la situation.


Selon Elhadj Mamady Camara, Secrétaire général de la Fédération syndicale nationale des retraités de Guinée (Photo), les membres de son mouvement syndical sont à bout de souffle.

 

D’après le vieux, certains de ses collègues, notamment en milieu rural ne prennent plus leur pension que pour  la remettre aux transporteurs.

 

« J’ai eu l’appel de mon coordinateur à Labé qui me dit que le transport aller de la distance Mali-Labé, longue de 121 km, coûte plus de 40.000 francs guinéens. Au retour, plus de 40.000 francs guinéens. Pour venir toucher une pension de combien ? 75 000 francs guinéens. A Koyamah dans Macenta, on me dit que le transport sur une piste rurale de 120 km est de 80 000 francs. Là aussi pour venir toucher combien ? Une pension de 75 000 fracs guinéens ».

 

Selon toujours le doyen, une catégorie de retraité qu’ils appellent « le minimum vital » gagne 130 000 francs guinéens par trimestre. « Après tout calcul fait, les retraités réunis dans ce groupe gagnent 22 francs de revenu par jour. Ils ne peuvent même pas boire un sachet d’eau par jour », explose le Secrétaire général des retraités.

 

Selon Elhadj Camara leur salut peut venir d’une baisse conséquente du prix du carburant à la pompe. « Nos misérables pensions seront revalorisées en cas de baisse. Nous sommes plus nombreux que les travailleurs », explique-t-il, tout en ajoutant que « l’incidence » de la diminution effectuée par le ministère du commerce la semaine dernière ne se ressent pas sur le coût de la vie.

 

Il espère vivement que « les membres du gouvernement qui ne payent pas le carburant accèdent à leur doléance et que leurs syndicats préférés comprennent que le prix du carburant doit beaucoup plus baisser ».

 

Par Mamady Fofana