
Au total, deux centres de traitement et deux centres de transit sont vides. Les centres de Beyla, Macenta, Siguiri et Kérouané n’ont pas de patients.
Sur l’ensemble du territoire, il ne reste plus que 17 personnes dont 10 cas confirmés et 7 suspects, hospitalisées dans les centres de traitements.
La Coordination nationale de riposte à Ebola reconnait une « réduction significative des cas confirmés » à travers le pays.
Signe que la fin de la maladie est proche en Guinée, le pays n’a enregistré aucun cas d’Ebola les 14 et 18 janvier, selon un rapport de la Coordination nationale de riposte à la maladie.
« Vigilance »
En dépit des bonnes perspectives qu’offre la baisse du nombre de cas, les autorités guinéennes et les partenaires doivent redoubler d’effort dans le suivi des contacts et les enterrements sécurisés. Ils en sont d’ailleurs conscients. Ils appellent tous à plus de vigilance pour éviter de nouvelles propagations à grande échelle.
La Coordination nationale de riposte à Ebola appelle à une « extrême vigilance compte-tenu de la situation dans les pays voisins le Liberia et la Sierra Leone’’ où la situation est préoccupante.
Gabrielle Fitzgerald, directrice du Programme Ebola de la Fondation Paul G. Allen, en séjour en Guinée en début de semaine, a appelé les acteurs à ne pas baisser les bras. « Il est exaltant de voir que le nombre de cas d’Ebola est en baisse, mais il est important de ne pas crier très tôt victoire car il y a beaucoup de travail à faire », a-t-elle confié à Kaloumpresse.com.
Cette fondation a mobilisé près de 100 millions de dollars pour la lutte contre Ebola dans les pays touchés. En Guinée, elle finance le siège de la Coordination et le centre d’appel téléphonique (le 115) qui emploie 90 personnes, ainsi que quelques activités de MSF. Ses financements sont effectués en Guinée à travers le CDC d’Atlanta.
L’Unicef annonce la remise de 37 véhicules et 300 motos financés par la Banque mondiale au gouvernement pour soutenir les efforts du gouvernement dans la riposte contre l’épidémie.
Les derniers bastions de la réticence
En plus de la problématique des enterrements sécurisés et du suivi régulier des contacts, la Guinée fait face à un autre défi majeur : la lutte contre les réticences. Alors que l’épidémie tend vers la fin, certains guinéens ne croient toujours pas en son existence. « On assiste a de véritables épidémies de réticences concomitantes’’, explique un rapport de la Coordination contre Ebola.
A la date du 21 janvier, seules 32 sous-préfectures en Basse et Haute Guinée, et en Guinée forestière étaient réticentes à la lutte contre Ebola. La majorité de ces poches de résistances est dans la zone Dubréka, Kindia et Forécariah et Coyah (Photo).
La Coordination contre Ebola suggère l’envoi d’un renfort en sécurité dans la préfecture de Forécariah pour mettre un terme à ces réticences. Au sein de cette institution, on évoque de plus en plus l’idée d’emprisonner toute personne qui se livrerait à ce qu’on appelle là-bas ‘’actes de sabotage’’.
Nous rappelons que le bilan d’Ebola à la date du 21 janvier est de 1883 décès. Au total, 1461 contacts font l’objet de suivi. Dans tout le pays, 101 personnes issues du personnel de santé ont succombé à la maladie.
Par Sériane Théa et Elie Ougna