mercredi , 22 mars 2023

Amadou Damaro Camara:  »nous finançons nous-mêmes les élections »

Alors que le débat fait rage dans la classe politique guinéenne pour le financement ou non par la communauté internationale des électorales électorales dans le pays, Amadou Damaro Camara, député de la majorité présidentielle a coupé court sur cette tergiversation.

 

‘’La communauté internationale peut être à tous les niveaux, mais nous finançons nous-mêmes les élections. S’il s’agit d’avoir un regard, elle peut regarder’’, a réagi le 2ème vice-président du Parlement, interrogé ce mardi par les GG.

L’opposition voit derrière le nationalisme affiché du Président Alpha Condé et de sa mouvance la volonté d’écarter les yeux indiscrets de la communauté internationale. ‘’Le Gouvernement parle des questions de souverainetés. Nous pensons que c’est un débat de façade. Car, l’implication de la communauté internationale dans le processus électoral lui donne un droit de regard et c’est ce que le gouvernement ne veut pas’’, fustige le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.

Sur ce point de vue du député de l’opposition, son protagoniste de la mouvance réplique : ‘’même si nous finançons entièrement, la Guinée n’a pas refusé la supervision des élections par la communauté internationale. On peut envoyer des observateurs de Conakry à Yomou’’, dit-il.

Aboubacar Sylla dit ne peut pas comprendre que l’Etat accepte le financement de la communauté internationale pour l’organisation du scrutin législatif en 2013, du financement des centres de santé dans les quartiers, des programmes de développement et qu’il refuse ce même financement extérieur  lors des élections à venir.

‘’Nous ne comprenons pas cette fermeture du gouvernement vis-à-vis du financement extérieur en ce qui concerne nos élections. Nous sommes déjà à un budget qui est en déficit. Nous sommes en train de rechercher des compléments de financement pour mettre en œuvre d’autres programmes de développement dans ce pays. Comment on peut s’affranchir de l’aide de la communauté internationale surtout quand c’est elle qui nous la propose ?’’, se questionne l’opposant.

Amadou Damaro Camara soutient que le budget de l’Etat a été ‘’toujours déficitaire en Guinée’’ et que le niveau de l’aide internationale  pour les élections passées était de 23% du budget, ‘’qui n’a pas été entièrement décaissé’’.

Dès que le Parlement a ouvert ses travaux, relate honorable Camara, ‘’nous avons reçu un Ambassadeur d’un pays européen qui est venu nous dire de lui donner le programme de session et qu’il aimerait qu’on commence par telle ou telle loi, parce qu’il y a eu l’argent de leur contribuable qui était utilisé pour organiser ces élections.  Nous leurs avons dit qu’en Guinée, c’est la conférence des présidents de l’Assemblée qui précise le chronogramme. Nous ne recevons pas d’ordre de la part d’un Ambassadeur, fût-il d’un grand pays’’.

Pour sa part, la commission électorale nationale indépendante (Céni) souhaite suivre la volonté du chef de l’Etat, mais elle manque d’argent.

Le problème repose sur le fait que l’institution, dont le président Bakary Fofana s’est entretenu vendredi dernier avec la commission des finances de l’Assemblée nationale, n’a pas encore trouvé les 500 milliards de francs guinéens pour boucler son budget. Il manque environ la moitié de la somme annoncée soit 250 milliards gnf.

Aliou BM Diallo
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