
Aboubacar Aboubacar est enseignant au Lycée Coléah, à Conakry. Père de deux enfants, après trois mois de vacances, il s’apprêtait à renouer avec les affaires (enseignements, NDLR) dès ce mois d’octobre, pour pouvoir joindre les deux bouts. Jusqu’à ce que la rentrée soit reportée à une date ultérieure. « En vérité, j’ai maintenant honte de demander l’argent de poche à ma femme parce que je ne travaille plus », explique-t-il.
« C’est à travers mes petits gombos à l’école (affaires) comme mes horaires et les cours de révision extra que je règle certains problèmes de ma famille », indique-t-il.
Fatoumata kaba, instructrice dans une école primaire privée qui peine aussi à arrondir les choses explique les conséquences de ce report en ces termes : « Avant, mon fondateur me faisait des bons à rembourser à la reprise. Mais depuis qu’on a annoncé le report, il ne me fait plus de bon ».
N’ayant aucune autre source de revenu cette institutrice croit savoir qu’elle fait partie d’une autre catégorie de victime d’Ebola. « C’est vrai que les risques de propagation d’Ebola sont élevés mais à force de retarder la réouverture des classes, on fait d’autres victimes », pense-t-elle.
Depuis le report des la rentrée des classes début septembre à cause de l’épidémie Ebola la crainte d’une année blanche travers certains esprits.
Les ministères en charge du système éducatif ont pour leur part annoncé le report en vue de prendre des mesures nécessaires pouvant éviter une contamination à grande échelle.
Le gouvernement étudie présentement les possibilité de doter chaque école d’eau chlorée pour le lavage des mains.
Sériane Théa