
Dans ce single intitulé la « Voix des solitaires » les artistes ont voulu marquer d’une empreinte indélébile cette date qui est inscrite désormais dans les annales de l’histoire de la musique guinéenne.
Après le lancement du clip, King Salomon du groupe Banlieuz’Art, les larmes aux yeux a fait un témoignage poignant. « Nous prions Dieu le Tout-Puissant de les pardonner. Ils ont laissé leurs parents pour venir nous rencontrer ce jour. Nous avons voulu partager avec ces jeunes le bonheur et la joie qu’ils ne peuvent pas avoir sans nous et que nous aussi, nous ne pouvons pas avoir sans eux. C’est un bonheur culturel qu’on partage pour oublier les peines et les douleurs de la vie. Nous prions Dieu de les accueillir dans son Paradis et que la terre leur soit légère », a-t-il dit.
Au nom de tous les artistes guinéens, King Salomon, estime que la Guinée est une famille. Et qu’ils sont profondément touchés par la mort de ces jeunes guinéens et guinéennes parce qu’ils les aimaient. « On les reçoit par amour. Ce n’est pas une question d’argent mais une question d’amour entre artistes et public fans…Mais je crois que le vrai responsable de la tragédie, c’est Dieu. Il a donné, il a repris », a-t-il dit en s’éclatant en sanglot.
L’artiste Koundou Waka implore la clémence divine. « Que Dieu pardonne les victimes. Dieu fait parfois des choses, seul Lui peut le faire, acceptons-le. Nous prions Dieu de pardonner nos morts…Prenons des dispositions pour que cela n’arrive plus jamais ».
Au nom du réseau la fédération des opérateurs culturels de Guinée, Macka Traoré, très touché, renchérit. « Je suis très ému puisque depuis un bon moment on m’a fait parvenir cette chanson. Le moment est arrivé pour nous de dire certaines choses qui, pour certains, c’est une vérité mais pour d’autres, c’est un choc. On oublie quand même avec tout ce qui arrive, à un certain moment, que les gens qui ont organisé cet événement (concert du 29 juillet 2014, ndlr) ne sont pas des criminels…Quand Ebola a sévi en Guinée, la première personne à regrouper tous les artistes à ses frais sans que l’Etat ni aucun partenaire n’intervienne, c’est bien sûr, Abdoulaye Mbaye. Quand il y a une quelconque sensibilisation, Abdoulaye Mbaye et Malick Kébé sont devant. On le sait mais on ne le dit pas. Mais le moment est arrivé pour qu’on ait le courage de le dire. Ils ne sont pas des criminels. On aimerait dorénavant que ce problème soit traité d’une autre manière. On est d’accord que justice soit faite parce qu’on est dans un pays de droit. Pardon, pour l’amour du Ciel, traitons ce problème sous un autre angle ! », a explique M. Traoré.
De son côté, Joe Camara, représentant du réseau des managers de Guinée veut que justice soit rendue. ‘’Nous artistes, demandons que justice soit faite pour la jeunesse guinéenne. Que justice soit faite pour la liberté de la culture guinéenne, pour nos frères Malick Kébé et Abdoulaye Mbaye qui sont aujourd’hui à la maison centrale. Ça fait mal de voir nos frères qui ont l’habitude de redonner la joie de vivre, se déplacer difficilement’’.
Ibrahima Chérif, au nom de l’Union des journalistes et animateurs culturels de Guinée, a juste demandé, au nom des pairs de l’UJACG, pardon aux parents des victimes mais aussi au peuple de Guinée.
Macka Traoré a enfin demandé la libération des artistes incarcérés en attendant la fin des enquêtes ou bien on arrête le maire de Ratoma, Sékou Batouta Camara et le chef de quartier de Taouyah, M. Etienne, pour les mettre ensemble en prison.
Il faut rappeler que ce drame est intervenu dans la soirée du 29 juillet 2014, au lendemain de la fête de l’Aïd El-Fitr, au côté de Taouyah.
Aliou BM Diallo
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