
Au cours d’une conférence de presse, les grévistes ont d’abord tenu à rappeler que leur mouvement est social et apolitique. Contrairement aux accusations proférées par le fondateur du journal, Aboubacar Sylla (président de l’UFC et porte-parole de l’opposition républicaine) selon lesquelles ils sont manipulés par des adversaires et de façons ethnocentriste.
Selon leur porte-parole, Samory Kéita, le mouvement de revendication n’a rien à voir avec la politique. Il s’agit juste d’une réclamation salaires.
La vingtaine de journalistes de ce groupe de presse a entamé une grève il y a 6 mois pour cause de retard de salaires. « Aujourd’hui, ils réclament le payement de ces arriérés de salaires que doivent Aboubacar Sylla et son groupe de média », a rappelé Samory Kéita.
»Un salaire de 300.000 francs pendant 15 ans «
Les employés du groupe ont fustigé les conditions de vie et de travail déplorables dans lesquelles ils ont évolué depuis des années. A l’image de Hadja Marie Anne Diawara, secrétaire. « Depuis 1995 je suis a L’Indépendant. Je suis la plus ancienne. Je suis déçue par M. Sylla. Je suis mieux placée que quiconque pour témoigner sur les conditions dans lesquelles nous avons travaillé », a expliqué madame Diawara.
La secrétaire a révélé par ailleurs avoir travaillé pendant 17 ans avec trois autres secrétaires sur une seule machine. « Pendant 17 ans mon salaire n’a jamais changé et pendant 15 ans mon salaire étais de 300.000GNF. C’est seulement de 2013 à 2014 que j’ai eu une augmentation de 100.000 francs guinéens. Donc mon salaire est passé à 400.000GNF », a-t-elle expliqué.
« On a travaillé pour lui dans des conditions de dur labeur sans jamais avoir été récompensé. Il y a aussi eu des subventions a L’Indépendant. Les secrétaires n’ont rien eu comme bonus. Mais nous avons toujours continué à travaille », a relaté la femme.
Les travailleurs souhaitent que leur employeur qui siège à l’Assemblée comme député de l’UFDG prenne ses responsabilités. « C’est à M. Sylla maintenant de voir et de nous comprendre et de nous faire appel. Nous ne voulons pas politiser la chose », a poursuivi Hadja Marie Anne Diawara.
Sériane Théa
+224 622 85 68 59
contact@kaloumpresse.com