« Je suis au dessus de tout soupçon en ce qui concerne les rails ».
Le Conakry-Niger
« Je suis satisfait que le rapport ait pu voir le jour. Ce que je vais dire aux Guinéens, c’est que l’Etat guinéen était enceinte des audits depuis janvier 2009 sous la présidence de la junte militaire, dirigée par Capitaine Moussa Dadis Camara.
J’ai été reçu par la commission d’audit en 2009 ou 2010. Je ne me souviens plus très bien. C’est quand l’audit d’Etat a commencé. Je leur ai dit que mon rôle n’était pas de me mettre derrière chaque mètre de rail entre Conakry-Kankan et essayer de tirer sur celui qui voudrait les enlever. Moi je suis un gestionnaire.
Quand j’ai reçu le premier rapport, comme quoi on avait commencé à démanteler les rails, en tant que responsable de tutelle, j’ai informé le conseil des ministres et les députés à l’Assemblée nationale pour que chacun en ce qui le concerne, prenne des dispositions pour la sauvegarde de notre patrimoine national.
En ce moment, j’ai fait des courriers que j’ai adressés aux ministres de l’Administration du territoire, de la Justice, de la Sécurité, à l’Etat major des armées, la gendarmerie, à la direction nationale de la police, à tous les gouverneurs des régions traversées par les rails, à tous les préfets et sous préfets… et je renouvelais ces courriers à chaque trois mois pour demander à chacun de prendre des dispositions.
Mieux, j’ai pris des dispositions au Port autonome de Conakry pour interdire la pesée et l’exportation des rails. J’ai également proposé un projet de décret interdisant la commercialisation de la ferraille. Malheureusement, le projet de décret n’a pas prospéré parce que les gens ont estimé que c’était une façon de faire du mal à ce commerce. Mais, c’est parce qu’il y avait ce commerce de ferraille que les gens se sont lancés sur les rails.
A un certain moment, même les égouts à Conakry avaient disparu parce qu’ils étaient impliqués. Le pont de Kouroussa avait été agressé, les pilonnes d’EDG sur Kindia avaient été détruits, les rails de Conakry ont été démantelés en plaine journée devant tout le monde. Où étaient tous les services de sécurités ? J’ai dit à la commission d’audit que je n’ai aucune responsabilité par rapport à cela.
Je suis au dessus de tout soupçon en ce qui concerne les rails, parce que je n’ai jamais signé un ordre de mission, je n’ai pas participé à une commercialisation quelconque des rails ».
Elhadj Cellou Dalein Diallo
« Par rapport à Elhadj Cellou Dalein Diallo qu’on accusait partout d’avoir vendu les rails, il n’y a nulle part où son nom a été cité. On a voulu tout lui coller.
Croire ou non à la sincérité de ceux qui ont mené l’audit, moi je me réjoui qu’on nous dit qu’on est blanc comme neige après tout ce qui a été dit contre nous. On comptait sur ce rapport pour nous donner le coup de grâce, pour empêcher Elhadj Cellou d’être candidat aux présidentielles de 2015. Je me réjoui que cela soit et que les Guinéens comprennent que c’est une cabale contre Elhadj Cellou et qu’il est l’un des techniciens intègre que l’on puisse avoir dans ce pays. Qu’ils comprennent que c’était une perte pour la Nation qu’il ne soit pas président dans ce pays aujourd’hui.
Le fait que nos noms soient cités dans ce rapport ne veut pas dire que nous sommes incriminés. C’est nous qui étions aux affaires. S’il s’agit de jugement, on juge sur les faits. Il ne s’agit pas de dire que tel a dit. Il faut des preuves. De toutes les façons, nous n’avons aucune inquiétude. Nous le disons haut et fort. C’est pour cela que nous avons été en politique ».
Dossier Air Guinée
« C’est un montage qu’on a voulu faire. C’est un dossier dont la partie qui concerne Elhadj Cellou Dalein Diallo a été montée. Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils ont voulu rebondir sur la signature d’Elhadj Cellou sur l’acte de cession des actifs d’Air Guinée. C’est vrai qu’il a signé cet acte avec le ministre de l’Economie et des finances. Une fois qu’il a signé cet acte, dans le rapport, on vous dit qu’ils ont mené des enquêtes auprès du ministère de l’Economie et des finances et de l’Unité des privatisations, qu’il n’y a jamais eu de dossier Air Guinée qui a été présenté au Conseil des ministres. Donc le gouvernement guinéen n’a jamais discuté le problème d’Air Guinée. C’est ça le schéma.
S’ils ont cherché où est-ce qu’ils ont cherché ? S’ils n’ont pas trouvé aux Finances, ont-ils cherché ailleurs où se trouvent les minutes des réunions des Conseils des ministres pour savoir si la question a été discutée ou pas? Mieux, Cellou était le seul ministre à l’époque ? Pourquoi n’ont-ils pas interrogé les autres ministres s’il y a eu débat sur la cession d’Air Guinée ou pas?
L’affirmation est trop légère pour dire qu’il n’y a pas eu débat, c’est Cellou qui a décidé. Et on dit que c’est le directeur des privatisations qui aurait dit (relevant du ministère des Finances) que c’est Elhadj Cellou, ministre des transports qui n’est pas son ministre de tutelle qui lui aurait donné des instructions pour préparer un projet de décret et l’acte de cession et il l’a fait à l’insu de son ministre (éco-fin).
C’est parce qu’on n’a pas d’acte conte Cellou qu’on fabrique des allégations de ce genre. Air Guinée était un avion présidentielle. Est-ce que vous croyez que Cellou seul peut vendre comme ça, lui seul, un avion présidentiel sans informer aucun membre du gouvernement et que personne n’ait protesté, soit le premier ministre ou quelconque ministre pouvait dénoncer Cellou pour avoir vendu unilatéralement un patrimoine national comme ça ? Ça ce n’est pas jouable ».
Propos recueillis par Aliou BM Diallo