
La Commission Ouest-Africaine de Drogues (WACD) a affiché son inquiétude dans un communiqué publié qui fait suite à la publication ce jeudi de son rapport « Pas seulement une zone de transit : Drogues, État et Société en Afrique de l’Ouest », à Dakar.
Le Communiqué indique que le trafic de cocaïne dans l’espace ouest-africain à lui seul a atteint une ampleur très importante, avec une valeur estimative de 1.25 milliard de dollars. »Loin devant les budgets nationaux de plusieurs États de la région mis bout à bout », selon le document transmis à Kaloumpresse.com.
Huit États de l’Afrique de l’Ouest étaient réunis à Conakry du 3 au 6 juin, pour discuter de l’harmonisation des législations nationales et de la coopération dans le domaine de la lutte contre les trafics des stupéfiants. La réunion a recommandé l’implication effective des États dans cette lutte pour contrer le phénomène.
L’ancien président nigérian et président de la Commission Ouest-Africaine de Drogues, Olusegun Obasanjo, a exhorté dans le communiqué « les gouvernements ouest-africains à reformer leurs législations et politiques sur les drogues et à décriminaliser les infractions liées aux drogues qui sont mineures et non-violentes ».
« L’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui plus qu’une zone de transit pour les drogues en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe, elle est devenue une importante zone de consommation et de production », a dit Obasanjo.
L’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a quant à lui appelé à un changement de stratégies vis-à-vis de la production et de la consommation de la drogue. « La réaction de la plupart des gouvernements, qui se résume à criminaliser l’usage de drogues sans se soucier de la prévention et de l’accès au traitement, a non seulement entraîné une surpopulation carcérale, mais également aggravé les problèmes sanitaires et sociaux ».
Enfin, la Commission Ouest-Africaine de Drogues a invité clairement les « États ouest-africains à collaborer et à faire cause commune contre un commerce qui ne connaît pas de frontières ».
« L’Amérique du Sud, d’où provient la majorité des drogues qui entrent en Afrique de l’Ouest, et l’Europe, principale destination de ces dernières, doivent montrer l’exemple en agissant contre la production et la consommation chez eux. Nous ne parviendrons pas à résoudre ce problème seuls ; les gouvernements et la société civile doivent conjuguer leurs efforts en Afrique de l’Ouest afin d’empêcher que le problème des drogues ne devienne totalement ingérable ».
On rappelle que la Commission Ouest-Africaine de Drogues est une initiative de la Fondation Kofi Annan, des partenaires internationaux et régionaux, des gouvernements nationaux et des organisations de la société civile. Elle existe depuis janvier 2013 afin de faire face aux menaces liées aux drogues dans la sous-région ouest-africaine.
Élie Ougna
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