lundi , 20 mars 2023

La lutte anti-drogue en Afrique de l’Ouest s’organise à partir de Conakry

Huit États de la sous région ouest-africaine se mobilisent à Conakry pour assurer une meilleure coordination de leurs actions contre les trafics des stupéfiants. Financé à hauteur de 1,6 million d’euros par le Projet d’appui à la lutte contre le trafic de cocaïne en Afrique de l’Ouest (ALCOA) de la coopération française, un atelier sous-régional de quatre jours réunit des experts venus de divers horizons.

 

Du 3 juin au 6 juin, la vingtaine des participants va plancher sur le thème « Harmonisation des législations nationales et de la coopération dans le domaine de la lutte contre les trafics des stupéfiants ».

Le Chargé d’affaires à l’ambassade de France en Guinée, Frédéric Lopez, à l’entame de la rencontre, a indiqué que le trafic des stupéfiants est un fléau qui frappe tous les continents dont la côte de l’Afrique de l’Ouest n’a pas été épargnée ces dernières années de par son développement. Il a souligné aussi que la lutte contre le trafic des stupéfiants est devenu un enjeu majeur pour les pays de la sous-région. Pour lui, l’Afrique de l’Ouest est confrontée au trafic de drogue dure, (cocaïne, héroïne) auquel s’ajoute la persistance du  trafic du cannabis et l’émergence de drogue de synthèse.

Selon une étude de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 18 tonnes de cocaïne d’un montant de 1,25 milliard de dollars US ont transité par l’Afrique de l’Ouest en 2010. L’enquête révèle qu’une partie croissante de la drogue qui entre dans les côtes ouest africaines par voie maritime ou aérienne, emprunte la route du Sahel en transitant le Sahara par voie aérienne jusqu’aux côtes méditerranéennes.

Selon toujours Frédéric Lopez  le trafic de drogue le plus rémunérateur de tous les trafics au niveau mondial est une source de déstabilisation et constitue un frein au développement des États. Comme conséquences, le chargé d’affaires estime que le trafic « est souvent lié aux autres formes de criminalités organisées: trafic d’armes, d’êtres humains, corruption, blanchiment d’argent, etc. qui gangrènent les institutions et l’économie à des sites. Le trafic des stupéfiants  permet aussi à des extrémistes de générer des revenus venant alimenter les rébellions ».

La Guinée qui abrite cette réunion de haut niveau a appelé à un engagement communautaire afin de barrer la route aux trafiquants des stupéfiants. Son ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Mandifing Diané, en appuyant les propos du diplomate français, a indiqué qu’aucun pays dans l’espace sous-régional ne peut seul assurer sa sécurité.

« Nous mettre ensemble pour harmoniser nos points de vue, nos moyens, et tout ce que nous pouvons avoir pour renforcer nos capacités contre ces criminalités transfrontalières, c’est le lieu privilégié pour lutter contre le trafic des stupéfiants », a exhorté M. Diané.

Pour lui, en unissant les forces, les pays membres trouveront une réponse contre le fléau. « Mais isolement, nous demeurerons fragiles ». Toutefois il a prévenu que « le trafic de drogue alimente la rébellion, alimente toute forme de déstabilisation à l’égard des Etats et de nos pays respectifs’’.

Pour rappel, en 2008, la Guinée a été qualifiée à Praia au Cap vert, comme étant un Etat narcotrafiquant. Pour changer la donne, Madifing Diané déclare que la Guinée doit refuser par tous les moyens pour ne pas reculer dans la lutte contre le trafic de drogue.

Aliou BM Diallo
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