mardi , 28 novembre 2023

Droits de l’homme : Gassama ouvre un autre front

Le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby, a promis mercredi d’établir un rapport « rigoureux » et « réel » sur la situation des personnes en milieu carcéral en Guinée après une visite surprise dans quelques prisons de la capitale guinéenne.

Très attristé par la situation dégradante des détenus dont certains ont bouclé 10 ans sans pouvoir rencontrer un juge, le ministre a appelé à changer des « conditions d’une indignité indescriptible ».

Il faut « veiller à ne pas dépasser les délais légaux de détention provisoire, à ce que les contentieux civils n’aboutissent pas aux détentions dans les prisons’’, a fait remarquer Kalifa Gassama Diaby. « Le ministère établira la liste des malades mentaux détenus, des mineurs emprisonnés à cause d’un téléphone portable, des détenus illégaux. Ceci n’est pas acceptable par la convention internationale des droits humains », a promis le ministre qui vient de séjourner à Genève pour des questions de droits humains.

Faisant allusion à la Sureté de Conakry le ministre des droits de l’homme a regretté  un ensemble d’illégalité et d’immoralité. « Les détenus sont dans des conditions d’une indignité indescriptible… Les situations sont d’une injustice totalement incroyable ».

D’après lui, les conditions de détentions dans les prisons visitées n’honorent pas la Guinée. « Cela nous place en total contradiction non seulement avec nos propres lois internes, mais aussi  avec nos engagements internationaux », a-t-il rappelé, non sans verser des larmes.

Dans un passé récent, le jeune ministre, militant des droits de l’homme avant son entrée au gouvernement, était fustigé par certains éléments de la mouvance présidentielle qui jugeaient ses prises de position parfois très tranchantes vis-à-vis du pouvoir. Ses détracteurs, tapis dans l’ombre, l’ont parfois appelé à la démission par voie de presse.

 

« La société civile dans son ensemble, mais l’Etat doit regarder cette réalité qui nous ait nauséabonde, il faut qu’on ait ce courage de regarder la réalité en face. Ce qui se passe n’est pas à la hauteur de la dignité humaine. Les droits de l’homme, c’est pour tout le monde. On peut sanctionner fermement tout en respectant la dignité des personnes », a-t-il affirmé le mercredi dernier.

Des propos qui risquent de faire rougir dans les rangs de la mouvance. Là-bas, certains pensent qu’on la boucle quand on est ministre de la République.

Mamady Fofana
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