
De sources proches de la Brigade Anti-Criminalité (BAC12) de Kagbélen, l’unité qui a opposé une résistance aux présumés bandits après leur forfaiture à la Station de Kènindé dans Dubréka, c’est dans la matinée du vendredi 11 avril qu’un jeune a appelé un des présumé bandits tués lors des échanges de tirs la veille.
Déconnecté des nouvelles, il se plaint de n’avoir pas été associé à l’opération. « Mais grand, pourquoi ne m’avez-vous pas informé de l’opération ? Où est ma part du butin que vous avez emporté », lance-t-il sans faire attention à la voix au bout du fil qui n’était autre que celle d’un gendarme.
« Je me suis fait passer pour son grand en question et je l’ai rassuré que nous n’avons pas eu le temps de partager les biens volés pendant le braquage », explique l’agent enquêteur.
Attiré par l’appât du gain, le présumé complice tombe dans le piège. Rendez-vous est pris avec celui qui est supposé être son mentor dans le groupe, dans un kiosque à Kéitayah, non loin des bureaux de la gendarmerie.
« Je lui ai dit de venir parce que je prenais mon thé dans ce kiosque. Mais entre-temps, j’avais déjà informé mes collègues qui ont mis un dispositif en place », explique l’agent qui, pour les besoins de l’opération était en civil.
L’équipe de gendarmes réussira ainsi à mette le grappin sur le jeune. « A travers ce téléphone, nous aurons la chance de mettre main sur un bon nombre de bandits qui résident dans cette localité », explique celui qui a mis le plan en marche.
Rappelons que dans l’après-midi du jeudi 10 avril, 5 présumés malfrats ont été tués lors des échanges de tirs à Kagbélén avec une équipe de gendarmes. Selon nos informations, les présumés bandits venaient de dépouiller les gérants d’une station d’essence à Kènindé, environ 45 km de Conakry.
A bord d’une RAV4 immatriculée RC 9847 Y, les membres du groupe refuse de se rendre. Mais ils sont bloqués par les forces de sécurité au niveau du siège de l’UDG de Mamadou Sylla à Kagbélen.
S’engagent alors des tirs nourris à l’arme automatique qui durent 1h de temps. « C’était comme si on tournait un film de guerre », se souvient Gono Maomy, un chauffeur à la gendarmerie de Kagbélen ayant pris part à l’expédition. « Nous avons réussi à tuer deux personnes pour la première fois. Nous avons eu les trois autres corps après », dit-il.
Face à la résidence des présumés brigands, des renforts seront demandés par les gendarmes. « Nous avons réussi à cribler leur voiture de balles et les pneus étant atteints, elle ne pouvait plus bouger’’, affirme Maomy qui précise que les 7 jeunes portaient tous des anti-balles.
« Quand leurs balles sont finies ils sont entrés dans le quartier pour tenter de se cacher. Il y en avait un qui est même entré dans une boutique pour se mettre à l’abri des tirs. L’autre portais des gris- gris et les balles ne pénétraient pas dans son corps. Nous avons fait appel à un de nos supérieurs qui, lui aussi, est venu avec ses gris-gris. Ce qui nous a permis de les neutraliser », relate toujours le gendarme.
Aux dernières nouvelles les corps des 5 personnes sont à la morgue tandis que les deux autres occupants de la voitures sont aux urgences à Donka pour des soins.
Après l’opération, le commandant de la Bac 12 de Keitaya dans Kagbélen, Marcel Keita, ne cache pas sa fierté. « Je suis parti sur le terrain à la dernière minute et je ne sais pas s’ils ont pris des objets ou de l’argent. Mais j’ai appris qu’ils ont frappé et violé une jeune fille à la station de Kènendé. Nous ne savons pas pour le moment si cette fille travaillait à la station ou pas. Je suis vraiment content de ce que mes éléments sont en train de faire », se rejouit-il.
Sériane Théa
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Note de la Rédaction : Photo d’archives