
Il y a un an, jour pour jour, le patron des forces armées guinéennes et ses collègues de mission appelaient à l’aide, dans le cargo militaire CASA CN235 Dash 220, en perte de l’altitude, qui finira par s’écraser en pleine brousse à quelques kilomètres de Monrovia.
Hommage national
La disparition des officiers supérieurs et sous-officiers dans ce crash avait abattu la Nation guinéenne toute entière, et uni un temps soit peu, ses citoyens. Un deuil national de trois jours avait été décrété. Et les drapeaux mis en berne.
L’opposition guinéenne alors très fâchée contre le report incessant des élections législatives avait dû reporter une de ses manifestations de rue pour honorer ses « héros ».
Sur l’esplanade du Palais du peuple, le président de la République, comme beaucoup d’autres de ses compatriotes, n’avait pu retenir ses larmes, reconnaissant les qualités de militaires qui ont servi l’armée guinéenne avec courage et abnégation.
Pour la disponibilité et la loyauté dont ils ont fait preuve pendant leur service militaire, la Guinée n’avait pas hésité à décorer ces soldats. Ainsi, « pour s’être particulièrement distingués jusqu’au sacrifice ultime de leur vie », ces officiers supérieurs, officiers et sous-officiers de l’armée guinéenne ont été distingués à titre posthume.
Le général de division Souleymane Kèlèfa Diallo, chef d’Etat-major général des forces armées fut élevé à la Dignité de grand officier. Ses dix autres compagnons seront élevés au grade de Commandeurs.
La boite noire et ses vérités
Une équipe d’enquêteurs de 21 experts, dont 10 Guinéens et 11 Libériens, avait été commise à la tâche pour comprendre les causes réelles du crash. Les recherches et les interprétations des données de la boîte noire ont duré 45 jours, entre la Guinée d’où l’appareil à décollé aux environs de 5h30, au Libéria où il s’est écrasé, et les États-Unis.
Le rapport des enquêteurs résume les causes de l’accident en trois points. Facteur humain, pression sur le pilote et distraction dans le cockpit. Le pilote aurait manqué suffisamment de temps de repos. Les enquêteurs ont révélé qu’il a reçu son plan de vol à 2h de matin alors que le décollage devait avoir lieu entre 6h et 7h. Soutenant en outre que le pilote a reçu une pression de sa hiérarchie, le rapport stipule aussi que le commandant de bord et son copilote étaient « apparemment distraits ».
Les larmes des veuves
Les familles des victimes ont profité de la commémoration de ce drame, mardi 11 février, pour demander une attention particulière de la part du gouvernement guinéen. Les veuves de victimes, réunies au sein d’un collectif, ont déploré l’oubli et l’indifférence dans lesquels leurs familles tombent à mesure que les jours passent. Leur porte-parole, madame Sangaré Mariame Cissé, veuve du colonel Moustapha Sangaré a souhaité que les autorités guinéennes leur accordent plus d’attention.
Mamady Fofana
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La liste complète des victimes
1 – Le Général de division Souleymane Kèlèfa Diallo, chef d’Etat-major général des forces armées
2 – Colonel Sanoussy Camara
3 – Colonel Cellou Dalein Diallo, pilote
4 – Lieutnant-colonel Soryba Diawara
5 – Lieutenant-colonel Moustapha Sangaré
6 – Lieutnant-colonel Mohamed Papa Koumbassa
7 – Lieutenant-colonel Mamadou Condé, interprète
8 – Commandant Mamadou Malal Diallo, directeur général de la communication du ministère de la défense
9 – Commandant Abdoulaye Camara, renseignements généraux
10 – Capitaine Abdouramane Condé, aide de camp du chef d’État-major général des forces armées de Guinée
11 – Adjudant Aboubacar Mabinty Bangoura, caméraman.