
Les deux organisations de défense des droits humains à l’origine de la procédure judiciaire et qui assistent les victimes devant la justice guinéenne, ont fustigé à l’occasion du 7è anniversaire de ce triste évènement, la lenteur que connaissent les investigations. Elles ont appelé les autorités judiciaires guinéennes à inculper des responsables présumés des violences qui ont engendré alors plusieurs centaines de morts à Conakry et en provinces.
Rappelons que ces tueries se sont produites lors que des milliers de Guinéens, sur appel des centrales syndicales, protestaient contre la cherté de la vie, la mauvaise gouvernance et le manque de démocratie qui caractérisait le régime du général Lansana Conté.
En mai 2012 les deux organismes ont porté plainte et se sont constitués parties civiles aux cotés de 50 victimes. Cette plainte a donnée lieu à l’ouverture d’une information judiciaire et deux juges d’instructions sont désormais en charge d’instruire l’affaire.
Selon le Dr Thierno Sow, président de l’OGDH, le temps est opportun de situer les responsabilités de ce massacre et tant d’autres commis par les régimes précédents. « Aujourd’hui, la Guinée tourne une page de son histoire avec la mise en place d’une assemblée nationale qui marque la fin tant attendue de la transition politique. Plus que jamais, l’Etat guinéen doit faire face à son passé, aussi douloureux soit-il, et répondre à l’attente de justice de ses citoyens. C’est la condition sine qua non pour l’instauration d’un véritable Etat de droit, où l’impunité et la violence politique n’auront plus leur place », souhaite-t-il.
La FIDH et l’OGDH exhortent le gouvernement à faire de la justice l’une des ses priorités, pour ne pas laisser impunis les graves crimes commis en 2007, le 28 septembre 2009, en 2012 à Zogota et en 2013 à N’Zérékoré et dans le cadre des processus électoraux de 2010 à l’année dernière.
S’agissant des violences de 2007, Drissa Traoré, vice-président de la FIDH estime que le plus dur commence maintenant. « L’instruction ne peut aboutir que si elle est étendue à toutes les villes où des crimes ont été commis. Cela implique un soutien exceptionnel des autorités guinéennes aux magistrats instructeurs, des moyens d’enquête importants et une volonté claire de mettre fin à l’impunité », souligne-t-il.
Zézé Enéma Guilavogui
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