
Rappelons les faits. Courant Août, la presse guinéenne avait fait ses choux gras d’une découverte de tuyaux reliant le dépôt central des hydrocarbures au port de Conakry. Des informations fournies à l’époque avaient soutenu l’existence de ce réseau frauduleux depuis au moins 18 mois. Avec à la clé la sortie de plusieurs milliers de litres.
Ce lundi, Mamadouba Kissing Camara et ses coaccusés ont comparu devant le TPI de Kaloum dans cette affaire pour « vol et complicité de vol, recel de carburant au préjudice de la Société Guinéenne des Pétrole (SGP) ».
Mamadouba Kissing Camara, née en 1974, marié et père de 2 enfants, policier en service à la Sureté de Conakry et Coordinateur général de police municipale au Gouvernorat, principal accusé et deux autres personnes interrogées par le tribunal ce lundi ont tous nié les faits.
Selon ses explications, il dit avoir été arrêté dans la nuit du 16 août 2013. C’est aux environs de 22h, selon lui, qu’un de ses petits, un certain Youssouf Bangoura l’a alerté de l’existence de bruits suspects dans la cour de la direction national des mines. Lui, se trouvait en ce moment au Gouvernorat où il était allé prendre des documents, selon ses propos. « J’ai fait appel directement à la C.S.P.I et ceux-ci ont fait venir des groupes de policiers. Nous sommes allés voir là-bas (direction des Mines). Mais arrivés sur les lieux, nous avons trouvé la porte fermée. Nous avons dit au gardien de l’ouvrir », a-t-il dit à la barre.
Pour la suite des faits, Kissing Camara dit avoir trouvé au cours de cette perquisition nocturne, 9 bidons de 30 litres chacun, et 10 futs tous remplis de gasoil. « Directement, j’ai fait appel à mon chef et ce dernier nous a recommandés de réquisitionner les bidons et qu’ilallait venir les chercher. C’est en ce moment que des bérets rouges sont venus. Il était environ 0h. Leur chauffeur, l’adjudant-chef Cissé nous a proposés de partager les produits. Ce que j’ai refusé. Mécontent, il a fait appel au lieutenant Kourouma, son chef. Lui également nous a trouvés sur les lieux. J’ai répété la même chose en sa présence. Après les disputes, il a dit à ses agents de nous embraquer et que quiconque bouge sera battu à mort. C’est ainsi que nous avons été conduits à la gendarmerie municipale, puis au PM3 », a-t-il narré en présence du Juge.
Selon toujours l’accusé, une fois au PM3, le Colonel Tamba Diawara lui aurait promis de l’aide s’il acceptait de dénoncer les responsables du gouvernorat impliqués dans cette affaire. « Quand ont a refusé, ils nous ont torturés pendant plus de deux semaines ».
Le Lieutenant Issa Coumbass, Chef du PA DE la Direction Nationale des Mines a aussi nié les faits. Pour son alibi, il dit être au moment des faits, le 16 août, à côté de se femme qui était malade cette nuit. « A mon retour, j’ai trouvé les policiers devant la Cour de la Direction National des Mines. J’ai vu le Capitaine M’bemba mais il était en civil. Je lui ai demandé ce qui se passait. Il m’a répondu que ce n’était pas mon problème. On a beaucoup discuté et par fini il a ordonné à ses hommes de m’embarquer. Il était environ 1h ou 2h du matin. C’est arrivé dans leur camp que leur chef a dit de me relaxer. C’est là que j’ai su ce qui se passait’’, a-t-il expliqué à son tour.
Enfin, le troisième prévenu, Youssouf Bangoura, a également nié les faits et a clamé comme tous ses deux prédécesseurs, son innocence dans l’affaire.
Dossier à suivre…
Sériane Théa
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