
Le grand banditisme qui fait surface au moment où les autorités invitent les bailleurs à revenir dans le pays domine l’essentiel des conversations dans la capitale guinéenne. A l’image de Alpha Traoré, un citoyen au quartier Kaporo qui ne cache plus son inquiétude. « Nous vivons dans une crainte avec la criminalité qui n’épargne personne ».
« Je retiens qu’au cours de ces dernier temps ce sont seulement les fonctionnaires qui partent à petit feu », ajoute notre interlocuteurs qui égraine les noms de Mme Aïssata Boiro du Trésor public, Mohamed Ghussein des Finances et Ibrahima Khalil Diane du Haut commissariat à la reforme de l’administration, tous assassinés par des criminels toujours inconnus.
De son côté, Mamadou Lamine Bah se dit « surpris ». Il attribue la cause de la recrudescence de la criminalité au manque de volonté politique des autorités. « Aucune sanction n’est appliquée allant dans le sens du respect de la liberté, de l’intégrité physique et morale des personnes et de leurs biens », regrette-t-il.
Bah s’inquiète. Il estime que l’impunité qui règne en maître dans le système sécuritaire et judiciaire du pays est l’origine du phénomène de banditisme. « Dénoncer un bandit dans un quartier est facile mais avec risque, parce qu’une fois appréhender par les hommes en uniforme et transporter en prison, c’est ce même bandit qui est relâché et devient un véritable ennemi en ôtant la vie du dénonciateur », indique-t-il.
Des bandits armés ont tué dimanche un commissaire central de police dans la banlieue de Conakry. L’assassinat de Pascal Bangoura a relancé le débat sur l’insécurité grandissante en Guinée depuis un bon bout de temps.
Le ministre de la Sécurité, Madifing Diané, a invité les agents des forces de sécurité à sévir contre les criminels qui règnent en maitres dans les quartiers du pays.
Zézé Enéma Guilavogui
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