
Interrogé sur ces informations, le ministre de la sécurité et de la protection civile Madifing Diané a décliné tout commentaire. « Ce sont des services plus structurés que les miens, la CIA et les services français, qui font allusion à ça », a-t-il simplement dit, ajoutant: « Il serait prétentieux de ma part (…) de dire que nous maîtrisons toute la situation. »
« La Guinée est en danger, mais (…) la ficelle est tirée de l’extérieur et quelques politiques qui ont dérapé de leur option politique sont au cœur de cette agitation », a déclaré M. Diané.
Ce projet serait préparé par « des mercenaires français, sud-africains et israéliens, disposant de relais à Paris et en Afrique et soutenus par un +roi du diamant+ ». « Les troubles pourraient être déclenchés dès la semaine prochaine », a écrit Le Canard enchaîné.
Selon Le Canard enchaîné, ce projet de déstabilisation est nourri par des convoitises sur les richesses minières importantes dont recèle le sous-sol guinéen.
Premier pays exportateur mondial de bauxite, la Guinée possède des gisements de minerai de fer, d’or, de diamant et de pétrole mais, d’après les Nations unies, plus de la moitié de ses onze millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Scrutin « dans des conditions très agitées »
S’il a refusé de se prononcer sur ces informations, le ministre guinéen de la Sécurité a estimé que les législatives prévues samedi, qui ont été repoussées plusieurs fois depuis trois ans, risquaient de se dérouler dans la violence, après une campagne marquée cette semaine par des heurts ayant fait au moins un mort et plus de 70 blessés, d’après un bilan officiel.
L’histoire de la Guinée, devenue indépendante de la France en 1958, est marquée par les violences politiques, militaires ou ethniques. Et dans certains milieux, on exprime des craintes de troubles pendant et surtout après les élections, pour lesquelles environ cinq millions de Guinéens sont appelés à choisir 114 députés.
Mais le ministre de la Sécurité a fait part de la bonne foi du gouvernement en faveur de l’apaisement. « Nous ne serons jamais une force de répression. Nous ne nous engagerons jamais dans la tuerie. C’est le piège qui nous est tendu », a-t-il assuré.
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